Étiologie et thérapeutique des Adam

Professeur Pierre Carpentier

Étiologie et thérapeutique des Adam  

par Pierre Carpentier

 

Fig. n°1 - Les trois facteurs fortement associés dans les Adam.

L’ÉTIOLOGIE DES ADAM a considérablement évolué au cours de la dernière décennie par la découverte de facteurs génétiques prédisposant certains patients, exposés à un agent stresseur, à développer des douleurs myofasciales. La perception de la douleur dans les muscles masticateurs est, en effet, modulée par la libération d’endorphines, laquelle est influencée par le polymorphisme du gène COMT (catéchol-O-méthyl-transférase).

Nous ne sommes donc pas égaux face à la douleur chronique, en particulier dans notre capacité à libérer des endorphines impliquées dans les contrôles inhibiteurs descendants, qui filtrent les influx nociceptifs. Il est tentant de rapprocher ces données génétiques des données épidémiologiques rapportant une plus grande prévalence chez la femme des douleurs chroniques (migraines, douleurs myofasciales, fibromyalgies) et de constater que l’activité de la COMT y est de 20 % à 30 % plus faible que chez l’homme.

Photo n° 2 - L’occlusion n’est plus considérée comme un facteur majeur. Patient asymptomatique.

En termes de consultation, la prévalence féminine est de 60% dans les cabinets de ville et de 90 % dans les centres spécialisés. La tranche d’âge prédominante est représentée par des femmes de moins de 50 ans. Le genre et l’âge étant des indicateurs de sévérité, il est vraisemblable que ces douleurs soient médiées par des facteurs autres que l’occlusion. Les revues de littérature et les études épidémiologiques récentes ne permettent pas d’établir un lien quelconque entre les Adam et l’occlusion.

Rappelons que toute thérapeutique, y compris occlusale, comporte 30% à 40% d’effet placebo, ce qui est considérable sur une douleur chronique. Grâce à l’IRM fonctionnelle, nous savons aujourd’hui que l’analgésie placebo est définitivement une réalité quantifiable biologiquement.




Légendes :

n°1 - Les trois facteurs fortement associés dans les Adam.

n°2 - L’occlusion n’est plus considérée comme un facteur majeur. Patient asymptomatique.