Pourquoi les copings en PAP ?

Pourquoi les copings en PAP ?

par Marc Roché

 

1 - Motif de la consultation pour cette patiente de 50 ans : « Tout tombe ! » Des bridges extensifs laissent les racines de 47, 46 et 44…

LORS DU DIAGNOSTIC et avant toute décision thérapeutique irréversible d’avulsion, il y a lieu d’étudier les conditions d’équilibre de la future prothèse amovible à châssis métallique. En effet, des racines courtes ou au faible support parodontal, protégées par une chape métallique (ou coping), peuvent encore être conservées sous une prothèse amovible partielle (PAP) en ayant le meilleur des rapports bénéfice/coût. Ces copings donnent un complément de sustentation et, par voie de conséquence, de stabilisation à une PAP, tout en conservant une certaine proprioception. Isolés dans le secteur antérieur, ceux-ci permettent d’améliorer l’esthétique. Ne participant pas directement à la rétention, les racines sont moins sollicitées que par un attachement axial.

… Et les racines de 37 et 35. 33 est vivante, et 38 égressée.

La déstabilisation mécanique de la dent, support de crochet, est en rapport avec les forces transmises lors de la fonction par le biais de l’occlusion, d’une part, et par celles transmises lors des manœuvres d’insertion et de désinsertion prothétique, d’autre part, surtout quand un axe d’insertion commun à toutes les dents supports de crochets ou d’attachements n’a pas été sélectionné et matérialisé. Le modelé des logettes occlusales doit être tel que les forces occlusales soient dirigées vers le centre des dents selon leur axe longitudinal.

Les copings sur 35, 44 et 47 et la couronne sur 37 assurent la sustentation.

Cela étant, seules les cuspidées – prémolaires et molaires – présentent des surfaces occlusales horizontales offrant cette possibilité. Ainsi, la sustentation d’une prothèse est obtenue par la répartition des appuis dentaires selon un quadrilatère d’équilibre qui permet d’éviter les mouvements de rotation générateurs de forces obliques nocives pour les dents supports de crochets. Des copings sur des racines de deuxième molaire ou de prémolaire peuvent compléter ce quadrilatère. Une canine peut assurer la rétention par le biais d’un bras de crochet vestibulaire, et un coping placé sur une racine de première prémolaire permet une sustentation efficace qui soulagera d’autant le groupe incisivo-canin de ce rôle.

Prothèse en place.

La verticalisation des forces est également optimale lorsqu’un guidage occlusal permet la verticalisation finale du cycle masticatoire. Dans le cas contraire, les forces obliques seront plus intenses et le coping constitue alors un moyen plus efficace qu’un attachement axial pour limiter les forces obliques transmises aux racines.

À une époque où les paradigmes évoluent du fait de l’apport de la dentisterie adhésive et de l’implantologie, il est intéressant de resituer l’apport de moyens éprouvés, tels que les copings, dans le traitement des édentements par la PAP. Ainsi, certains auteurs préconisent à présent l’ajout stratégique de fausses racines pour améliorer le pronostic du traitement de certains édentements. Ces implants peuvent recevoir une couronne support de crochet dans les cas d’espace prothétique faible et quand le calage occlusal doit être renforcé, un attachement axial quand un besoin de rétention et l’esthétique l’imposent ou encore servir de copings. Leurs indications relèvent des mêmes principes sur dents naturelles ou sur implants.

 

 

Légendes des 4 photographies :

1 - Motif de la consultation pour cette patiente de 50 ans : « Tout tombe ! » Des bridges extensifs laissent les racines de 47, 46 et 44…

2 - … Et les racines de 37 et 35. 33 est vivante, et 38 égressée.

3 - Les copings sur 35, 44 et 47 et la couronne sur 37 assurent la sustentation.

4 - Prothèse en place.