Prothèse complète amovible à compléments de rétention implantaires

Prothèse complète amovible à compléments de rétention implantaires par Corinne Taddéi

 

LE DOMAINE DE LA PROTHÈSE AMOVIBLE a largement bénéficié de l’essor de l’implantologie, qui apporte de nouvelles perspectives thérapeutiques aux édentés totaux.

 

La rétention d’une prothèse complète dépend :

de facteurs biomédicaux : morphologie des crêtes, état de la muqueuse, salive, état général ;

de facteurs techniques et cliniques : empreintes primaires et secondaires, occlusion, équilibration, laboratoire de prothèse ;

de compléments de rétention tels les racines résiduelles et les implants.

Ces derniers et leur système d’attache doivent assurer une rétention supplémentaire d’une prothèse amovible complète conventionnelle, dont la sustentation et la stabilisation sont assurées par les tissus ostéo-fibro-muqueux.

Historiquement, divers compléments de rétention ont été proposés tels que les ressorts, les aimants répulsifs, les décharges, les valves et chambres à vide, les racines pourvues d’attaches de précision et les implants.

Dans le domaine de l’édentement total :

la prothèse amovible à compléments de rétention implantaire (PACSI) représente une alternative simple à la prothèse fixée implanto-portée ou à la prothèse conventionnelle ;

la prothèse amovible à compléments de rétention radiculaire représente une alternative à la prothèse amovible implanto-portée lorsqu’il n’est pas possible d’incorporer des implants, ou à la prothèse conventionnelle.

 

Le protocole clinique en PACSI est simple et doit répondre à la fois aux exigences d’une prothèse conventionnelle, mais aussi à des spécificités liées aux implants et leurs systèmes d’attache.

Il est essentiel dans un premier temps d’analyser la situation clinique, en particulier le degré de résorption des crêtes déterminant l’espace prothétique et ses conséquences (montage directeur, type d’attache, choix et montage des dents, grille métallique coulée (Micromesh…).

Toutes les étapes de la prothèse complète doivent être respectées.

Quant aux spécificités, elles concernent principalement la phase chirurgicale, le choix du système d’attache et la connexion. La phase chirurgicale peut être envisagée soit avant la réalisation prothétique, soit après. Ce choix dépend, entre autres, de la valeur de la prothèse existante, de la réalisation de guides chirurgicaux, de la présence d’une armature métallique intra-résine… Le choix du système d’attache prend en compte le type d’implant, leur nombre, leur position et leur situation, la forme de l’arcade…

Enfin, la connexion peut être directe ou indirecte.

L’option directe est privilégiée et répond à un protocole clinique rigoureux. La technique directe est plus précise que la technique indirecte. En effet, pour cette dernière, l’enregistrement et le transfert de la position des implants par rapport au support ostéo-muqueux ne conduit qu’à une réplique approximative de la « réalité » du support ostéomuqueux. La prothèse sur ancrages radiculaires demeure une technique performante pour optimiser l’équilibre prothétique d’une prothèse complète. Elle dépend cependant de la valeur intrinsèque et de la bonne répartition des racines sollicitées. L’incorporation d’implants offre un recours plus fiable pour la plupart des situations, et en particulier dans les cas de délabrement sévère du lit prothétique.