Relation dento-parodontale en prothèse fixée : dernières informations

par Éric Hazan

RÉALISER UNE PROTHÈSE FIXÉE sur un organe dentaire est un processus qui fait appel à un certain nombre de paramètres différents, le but étant de pouvoir obtenir une intégration de la prothèse fixée sur les plans fonctionnels et biologiques. Mais plus important encore, celle-ci doit pouvoir perdurer sur le long terme dans des conditions identiques.

Afin de préserver le parodonte marginal, certains paramètres cliniques et de laboratoire devront être respectés. Le premier d’entre eux sera de conserver la distance biologique existante et de ne pas envahir l’espace sulculaire lors de nos manoeuvres prothétiques. Cette entité clinique est difficile à évaluer cliniquement, mais se rappelle à nous dès qu’elle est envahie. Réaliser des préparations juxta ou très légèrement sous-gingivales nous permettra de maintenir la distance biologique du patient.

Le second paramètre concernera le profil d’émergence de la dent concernée, de façon à reproduire au plus près l’anatomie cervicale circonférentielle de celle-ci. Une reproduction adéquate aura pour effet de ne pas sur ou sous-contourner la dent et devra être recherchée au moment de la réalisation des provisoires.

Le troisième paramètre concerne le joint dento-prothétique. Celui-ci devra être réalisé avec beaucoup d’attention. La préparation de la dent concernée, mais aussi la réalisation de la provisoire nécessiteront du temps afin d’obtenir un joint qui ne deviendra pas perméable aux bactéries au cours de la fonction. Cet aspect peut être cliniquement vérifié sans difficulté au moment de la dé pose des provisoires : le ciment temporaire doit en effet se trouver présent tout le long du joint sans aucun manque.

Le paramètre suivant concernera le type de gencive du patient. Plus la gencive est fine, plus les manoeuvres prothétiques entraîneront des risques de non-stabilité de cette dernière dans le temps. Il faudra donc manipuler avec délicates se ce tissu afin de le préserver. Les préparations, les provisoires mais aussi les empreintes représentent des agressions multiples souvent mal supportées par des tissus fins. Le dernier point concerne les rapports anatomiques entre les organes dentaires et leur environnement parodontal. La stabilité des restaurations prothétiques passe par le respect de tous les paramètres précédents, mais aussi par la possibilité de trouver la bonne adéquation anatomique entre l’organe dentaire à reconstruire et son environnement parodontal.

Éléments guides à retenir

Illustrée de nombreux cas cliniques, la présentation a également permis de mettre en évidence un certain nombre d’éléments guides dont les plus importants sont les suivants :

Dans le cas de limites supra ou juxta-gingivales, il convient de s’assurer de la qualité du joint dento-prothétique, sans pour autant négliger la vérification des profils d’émergence et des formes de contour. Par ailleurs, il est indispensable de garder à l’esprit que les dents temporaires guident les prothèses d’usage. Ainsi, une parfaite connaissance de l’anatomie dentaire est nécessaire pour pouvoir s’adapter à ses différentes formes cliniques.

 

Photo n°1  :  Cahiers des charges de la prothèse : préparations coronaires périphériques sur dents naturelles antérieures.

 

Photo n°2  :  Dents provisoires et parodonte sain : joint dento-prothétique et profils d'émergence.


Photo n°3  :  Après dépose de la CCM, état du parodonte et des tissus dentaires.

 

Photo n°4  :  Couronne céramo-métallique non adaptée et son parodonte.