Prothèse et orthodontie, une association au service du patient

par Catherine Galletti

DANS LES CABINETS D’ORTHODONTIE, bien des choses ont changé : le motif de consultation, surtout esthétique, la population, de plus en plus adulte, etc. Les adultes sont, pour beaucoup, renseignés sur les techniques utilisées. Ils savent aujourd’hui qu’ils ont la possibilité de bénéficier de traitements invisibles et fiables avec la technique linguale. Ils sont par ailleurs disposés à accepter un traitement parfois long du moment qu’il ne se voit pas.

Quand un patient est adressé pour un travail orthoprothétique, ce n’est pas l’alignement en tant que tel qui le motive, mais la reconstruction de son sourire. Initialement, le patient a consulté son chirurgien-dentiste pour remplacer ou reconstituer une ou plusieurs dents. Il attend un résultat rapide.

Dans ces conditions, si un traitement d’orthodontie est nécessaire, le cahier des charges sera différent. L’orthodontie se doit d’être efficace et minimaliste afin de ne grever ni le budget ni la motivation du patient.

L’objet de cette communication s’est limité au cas de la réhabilitation prothétique antérieure. Deux situations cliniques classiques ont été identifiées :

• des espaces insuffisants ou des défauts d’aménagement maxillaires ;

• une occlusion antérieure en inverse (ou bout à bout) « mutilante ».

Nul besoin d’appareiller les deux arcades. L’utilisation d’attaches dans le secteur postérieur n’est pas nécessaire. Les objectifs seront définis à partir d’un set up. Nous avons la possibilité d’intégrer à cette maquette des dents prothétiques avec une forme et une couleur adaptées à chaque cas.

L’appareil lingual est ensuite réalisé sur mesure via CFAO à partir du scanner de cette maquette (technique linguale Incognito ®). L’outil ainsi obtenu est performant. Le temps de traitement est optimisé (de six à neuf mois environ dans une majorité de cas) pour un résultat plus précis.

 

Vers une reconstruction esthétique du sourire

La (ou les) dent(s) prothétique(s) intégrée(s) à l’appareil d’orthodontie va (vont) ainsi donner l’espace optimal à la pose d’implant et à la reconstruction prothétique esthétique du sourire. Elle va également permettre une meilleure gestion esthétique en cours de phase orthodontique et implantaire, ce qui est particulièrement intéressant dans les cas de mise en charge différée.

La reconstitution de certaines dents antérieures peut être limitée par la présence d’une occlusion « mutilante » en bout à bout, voire inversée. Certaines situations peuvent être rapidement améliorées par l’alignement et la rétraction des dents mandibulaires antérieures. Seule l’arcade mandibulaire est alors appareillée. La prise en charge des molaires n’est pas forcément obligatoire.

Dans beaucoup de cas, le temps de traitement est de six mois environ. Un stripping est souvent nécessaire. Celui-ci permet d’obtenir l’espace nécessaire à l’alignement et au redressement incisif inférieur.

Dans de nombreuses situations, un traitement global ne s’avère pas indispensable. Les orthodontistes sont aujourd’hui à même de proposer des solutions esthétiques, minimalistes et efficaces pour permettre aux omnipraticiens de réaliser des prothèses esthétiques et de répondre ainsi à la demande de leurs patients.

 

 

Photo n°1Reconstitution d'incisives maxillaires rendue difficile par la présence d'une occlusion antérieure «mutilante» .  Situation initiale.

 

 

 

Photo n°2  :  Un traitement d'orthodontie sectoriel à la mandibule, facilité par la pose d'attaches du côté lingual des dents, est suffisant.

 

 

 

Photo n°3  :  Prothèse définitive sur les quatre incisives réalisée par le Dr Catherine Rivière.