Surfaçage ou désinfection parodontale ?

 

Surfaçage ou désinfection parodontale ?

Gilles GAGNOT

Portait Gagnot

 

 

Les maladies parodontales sont la conséquence de l’agression des bactéries au contact de la dent et, progressivement, au contact du système d’attache.

L’élimination de ces bactéries jusqu’au fond de la poche est l’élément déterminant du traitement et de l’arrêt de la maladie. L’observation microscopique de la surface cémentaire montre, en l’absence de traitement, une surface pommelée recouverte d’une matrice.

 

Élimination des bactéries et de leurs endotoxines

Le cément, riche en fibres minéralisées, ne peut jamais être lisse. L’observation macroscopique de la zone d’attache indique que celle-ci ne suit pas la ligne de la jonction émail-cément mais qu’elle est parallèle à la ligne du front bactérien et du tartre. Elle peut être concave, convexe ou complexe. La distance entre les cellules épithéliales et le biofilm bactérien est voisine de 100 µ, ce qui est virtuel comparé à la taille de l’instrumentation proche de 1 mm. Actuellement on sait que plus de 80 % des maladies parodontales sont traitées avec succès sans chirurgie.

Deux méthodes de traitement de la poche sont proposées : le surfaçage radiculaire ou le débridement.

Incisives-mand

• Le surfaçage radiculaire est l’élimination d’une couche de cément et de dentine rugueuse infiltrées par du tartre ou contaminées par des bactéries et leurs toxines. Cliniquement, le cément ramolli est éliminé jusqu’à ce que la surface devienne dure et lisse.

• Le débridement radiculaire est l’élimination des dépôts (biofilms et tartre), présents à l’intérieur de la poche et adhérents à la surface radiculaire, sans éliminer le cément.

L’élimination des endotoxines et des bactéries est réalisée par simple rinçage, léger brossage ou par le passage d’un instrument ultrasonore. L’élimination du cément n’est pas né­cessaire car les toxines ne le pénètrent pas. La recherche d’un tissu dur est inutile car le cément exposé est, le plus souvent, hyperminéralisé. L’élimination d’une couche de cément ne peut aboutir qu’à la formation d’encoches et à l’exposition des fibres cémentaires qui augmenteront les zones de rétention. L’élimination du cément aboutit à des hypersensibilités et peut conduire à la destruction de la dent, car le cément ne se répare pas.

 

Curetage manuel ou débridement ultrasonoreLIO-avant

Techniquement et en pratique, le surfaçage est lié à l’utilisation des curet­tes manuelles, alors que le débridement (ou désinfection radiculaire) est lié à l’utilisation des instruments mécaniques ultrasonores.

Le surfaçage à l’aide d’une curette manuelle nécessite l’utilisation d’instruments parfaitement affûtés pour cureter les dépôts adhérant à la surface (naturellement irrégulière). La curette est glissée en repoussant la paroi gingivale, et repousse le système d’attache pour passer sous les dépôts. Afin d’éliminer les dépôts durs fermement adhérents, l’application de la partie travaillante de la curette est ferme et LIO-aprèstrès précise, les points d’appui ont été préalablement identifiés pour éviter tout dérapage iatrogène pour le tissu gingival (qui se répare) et le cément qui ne se répare pas.

Dans le débridement ultrasonore, l’extrémité travaillante de l’insert élimine progressivement les dépôts sans chercher à rompre le système de l’attache. Les bactéries les plus apicales sont éliminées par les microcourants et la cavitation.

 

Utilité des micro-inserts:

80 % des parodontites peuvent être traitées avec succès sans chirurgie. Pour le traitement sous-gingival, l’élimination du cément n’est pas justifiée, seule la désinfection des sites doit être recherchée. La désinfection de la poche est maintenant possible depuis l’apparition des micro-inserts ultrasonores qui sont seuls capables d’atteindre le fond de la poche sans détruire les tissus environnants.