Protection dentinaire et scellement efficace

Protection dentinaire et scellement efficace par Nicolas Lehmann

 

LES RESTAURATIONS INDIRECTES - sur dents vivantes qui présentent les quatre avantages suivants :

• la conservation du pouvoir dentogénique ;

• la possibilité de défense anti-infectieuse ;

• la résistance mécanique ;

• l’absence de dyscoloration.

 

Les risques ou les inconvénients sont les suivants :

• fonctionnels : sensibilités per et postopératoire, séance de travail désagréable (anesthésie) ;

• pathologiques : complications pulpaires (théorie hydrodynamique de Brännström et al. en 1972).

 

 

Formes d’action des moyens chimiques existants

Entre les séances, il faudra utiliser une protection dentinaire. Il existe des moyens chimiques de protection ayant une action sur le contenu protéique des tubuli dentinaires (avec l’utilisation de glutaraldéhyde), une action sur le contenu minéral des tubuli dentinaires (avec l’utilisation de solutions fluorées ou d’oxalates) ou des revêtements résineux (avec les vernis ou les systèmes adhésifs amélo-dentinaires). Les protections dentinaires ayant une action sur le contenu protéique sont le glutaraldéhyde et le Gluma® Desensitizer (Heraeus Kulzer), utilisant la précipitation intratubulaire des protéines. On observe une réduction de la perméabilité dentinaire de 60 % à 85 % (Camps et al. 1998).

 

Les protections dentinaires ayant une action sur le contenu minéral sont les solutions fluorées et le Tubulicid Red Label® (Dental Therapeutics AB) – d’après Brännström, on observe une réduction de la perméabilité dentinaire de 20 % –, les solutions d’oxalates – Sensodyne Dentin Desensitizer® (Stafford Miller), Protect® (Butler) et Super Seal® (Phoenix Dental) –, les solutions d’oxalate et de résine – MS Coat® (Sun Medical) –, de fluorures et de polymères – VivaSens® (Ivoclar Vivadent).

Il existe aussi des revêtements résineux :

les vernis – le Copalite (Bosworth), le Dentin Protector® (Vivadent), le Fuji Varnish (GC) et l’Amalgam Joint (Spad) –, qui forment un dépôt de film de résine à la surface dentinaire et qui améliorent l’étanchéité des restaurations à l’amalgame de 60 % à 80 %.

l’hybridation, avec les adhésifs amélodentinaires qui vont créer une interface étanche.

 

 

 

Les difficultés constatées

Cela étant, plusieurs problèmes liés à l’hybridation apparaissent. Il conviendra de disposer d’un champ opératoire étanche. On observera une liaison chimique entre la couche hybride et la restauration provisoire. Il sera nécessaire de gérer la couche hybride polluée. Des problèmes de rétention peuvent aussi apparaître à la suite de l’utilisation de protecteurs dentinaires. Ainsi, pour le Gluma® Desensitizer, une diminution de la rétention si l’on utilise un ciment à base d’oxyphosphate de zinc ou de verre ionomère sera constatée.

 

En conclusion, il existe une efficacité in vitro des protections pulpo-dentinaires et le mode de protection sera lié aux choix du ciment de scellement, de la colle ou de l’adhésif. Une démarche de réflexion globale est indispensable et il faudra donner une importance particulière aux nouvelles études pour lever certaines interrogations.

 

 

Légendes complètes des 4 photos : 

1 - Acide oxalique et polymères colloïdaux.

2 - Adhésifs amélo-dentinaires.

3 - Ciment verre ionomère.