Bridges collés : indications, recul et perspectives

Bridges collés : indications, recul et perspectives  par Yves Samama

 

LES NOMBREUX TRAVAUX de Michel Degrange sur les polymères de collage et leurs mécanismes d’adhésion ont contribué à faire avancer les techniques de bridges collés. Ce mode de réhabilitation prothétique, le moins invasif de l’odontologie moderne, offre au chirurgien-dentiste une alternative aux techniques de remplacement conventionnelles (bridges, implants), à plus forte raison lorsqu’il s’agit de jeunes patients. En effet, le principe de conservation tissulaire, la possibilité de reculer l’échéance implantaire, le respect des mouvements dentaires constituent autant de paramètres plaidant en faveur de la réhabilitation par bridge collé, de surcroît indispensable chez le patient jeune.

Les principales indications chez l’enfant sont les édentements post-traumatiques (une ou deux dents), lors du dépistage précoce d’agénésie(s) et, enfin, les situations de temporisation préimplantaire. Le bridge collé est également recommandé chez l’adulte lorsque le contexte implantaire est défavorable ou contre-indiqué (maladies parodontales et/ou obstacles anatomiques et prothétiques).

 

Valider les propriétés mécaniques

Les critères de préparation seront adaptés à la situation clinique, qui tiendra compte de l’âge du patient, de l’étendue de l’édentement, de l’importance des charges occlusales et des mobilités dentaires. Ainsi, lorsque le joint est sujet à des sollicitations excessives (nombre réduit de piliers, mobilités dentaires…) des artifices de rétention compléteront la préparation conventionnelle.

 

Les fortes demandes esthétiques et les progrès dans le domaine du « tout-céramique » font de l’option du bridge collé céramo-céramique un challenge séduisant pour les chirurgiens que nous sommes. Encore faut-il valider les propriétés mécaniques et respecter scrupuleusement les indications de ce type de restauration. Les cas de béances antérieures en sont l’une des seules véritables indications : ces conditions cliniques permettent de conserver un espace prothétique nécessaire (épaisseur de 0,5 à 0,7mm) tout en respectant les impératifs de préparation amélaire pour assurer un collage optimal. Le bridge sera réalisé, dans la plupart des cas, en extension d’une seule dent contiguë via une ailette simple (M. Kern, Quintessence Int., 2005).

 

Une alternative judicieuse

Le bridge collé céramo-céramique demeure toutefois un concept mutilant et réservé à des indications restreintes.

Pour bénéficier à la fois des propriétés esthétiques des céramiques dentaires, des avantages mécaniques et tissulaires des bridges collés conventionnels, la réalisation de bridge comportant un inter tout céramique amovible, collé sur une armature métallique, représente une alternative judicieuse. Elle doit s’envisager avant toute mutilation irréversible des tissus dentaires.

 

 

Légendes complètes des 3 photos :

1- Intrados de l’armature. Les qualités adhésives permettent de limiter le nombre de pins.

2- Vue palatine du bridge avant assemblage adhésif.

3- Traitement de l’agénesie des latérales.