Collage d'un onlay sur dent dépulpée


La seconde intervention de Nicolas Lehmann

 

  

Le dernier quart-temps de cette Journée est réservé à l’assemblage de l’onlay composite (Adoro® Ivoclar), pour lequel Nicolas Lehmann a pris une empreinte le matin. Frédéric Raux est à nouveau à la tribune pour les commentaires.

Il commence par remercier le laboratoire Breton d’avoir accueilli dans ses locaux Jean-Christophe Allègre, le prothésiste, pour qu’il puisse confectionner l’onlay. Il confie le micro à ce dernier. Alors que les différentes étapes de laboratoire sont projetées en incrustation, Jean-Christophe Allègre les commente.

« Un liner est posé, puis le composite est construit par stratification. » Dans le même temps, Nicolas Lehmann a commencé sa séance de pose en examinant, sur modèle, le travail qu’il vient de recevoir. Confortablement assis dans nos fauteuils, nous suivons simultanément ce qui se passe en clinique et au laboratoire avec un commentaire en stéréo.

Nicolas Lehmann montre à l’assistance l’intégrité du modèle et la bonne adaptation de l’onlay sur le modèle. Il contrôle le profil d’émergence et vérifie l’absence de bulles et de porosités dans l’intrados.

photo 3 - Décontamination de l’intrados de l'onlay à l’acide phosphorique après sablage.

« Pour retirer le provisoire, voyez, une spatule de bouche suffit ! » Il poursuit : « Pour manipuler commodément un inlay, voilà un petit bâtonnet bien pratique. » Après avoir séché l’inlay, il colle un OptraStick® (Ivoclar) sur la face occlusale de la pièce et la présente sur la préparation. « L’intrados a été sablé au laboratoire ».

photo 4 - Application de silane sur l’intrados de l'onlay.

Pour l’essayage, nous bénéficions d’un double accès visuel à la situation clinique. À la fois une vision directe mésio-vestibulaire et une prise de vue occlusale dans le miroir photographique. L’adaptation est bonne, mais le fil dentaire ne passe pas le point de contact mésial : « Voyez ! Là, j’ai un point de contact un peu trop fort. » Retouche à la meulette caoutchouc.

Alors que la pièce prothétique est placée dans de l’alcool afin d’être dégraissée, Nicolas Lehmann met en place le champ opératoire pour procéder à l’assemblage final. « Pour le conditionnement de l’onlay, puisque le sablage a été fait au laboratoire, je vais le décontaminer à l’acide phosphorique à 37 %, le rincer et le silaner. »

Une fois silané avec le silane d’Ultradent, il laisse sécher l’onlay pour passer au conditionnement des tissus dentaires. Il commence par nettoyer la préparation des macroparticules adhérentes avec de la ponce en solution aqueuse, qu’il passe à l’aide de brossettes.

photo 6 - Mordançage de l’émail.

Frédéric Raux précise : « Vous pouvez aussi utiliser une sableuse RONDOflex® et de l’oxyde d’alumine de 0,27 μm de diamètre. »

Pour l’étape suivante, « il faut traiter le liner de composite comme de la dentine en mordançant l’ensemble à l’acide phosphorique à 37 % ».

photo 7 - Application dans la cavité du système adhésif à l’aide d’une Microbrush®.

Nicolas Lehmann applique déjà le système adhésif (ExciTE DSC®, Ivoclar) en frottant bien à l’aide d’une Microbrush®. Il le photopolymérise. Et enchaîne : « Le SuperFloss®, que je place en mésial, nous sera bien utile pour éviter de laisser des excès de colle dans cette zone difficile d’accès. »

photo 8 - Adhésif et colle sur l'onlay : application du mélange Variolink II ® sur l’intrados de l’inlay (Ivoclar Vivadent).

Concernant la colle, l’opérateur a opté pour une solution de collage classique, le Variolink II®, qu’il choisit en teinte yellow pour soutenir la teinte de base de l’onlay. Il en effectue luimême le mélange à parts égales, applique une couche d’adhésif sur l’intrados de l’onlay, sans la photopolymériser, puis applique le Variolink II® dans l’intrados. Enfin, la pièce est mise en place, puis maintenue à l’aide de précelles.

Rapidement, les excès de colle sont supprimés avec des Microbrush ® et à l’aide du SuperFloss ®. Une photopolymérisation de 40 secondes par face est effectuée en maintenant la pièce avec une précelle : « Il n’y a pas de risque de trop photopolymériser. » Et Nicolas Lehmann de préciser : « À ce stade, il peut être nécessaire de remarginer à l’aide de composite. Là, je vais mettre en place un gel de glycérine, DeOx® d’Ultradent, pour polymériser le joint à l’abri de l’oxygène. »

Nous en arrivons au polissage.

Disques Soflex®, fraises bague jaune, pointes silicones Gifi, cupules Diatech défilent. Puis au brillantage, à l’aide de brossettes (Brushine de Diatech ou Kerr). Un strip abrasif métallique permet de finir la zone proximale mésiale.

Enfin, vient l’heure de vérité, celle du contrôle de l’occlusion à l’aide de papier articulé. Les contacts sont matérialisés par des points fins et homogènes et aucune retouche ne s’avère nécessaire. « Ces tests d’occlusion ne se font qu’après collage pour éviter de fracturer la restauration. »

 

Nicolas Lehmann pose ses instruments et montre la restauration selon toutes les incidences dans un miroir photographique. Force est de constater que, malgré l’inévitable dessiccation de la dent qui s’est produite au cours de la séance d’assemblage, le mimétisme approche la perfection.

 

« Tout le mérite en revient à Jean-Christophe Allègre » conclut modestement celui dont les maîtres avaient prédit qu’il deviendrait grand, emportant là les applaudissements d’une salle conquise, tout autant par la rigueur professionnelle que par le charme discret de Nicolas.

 


Légendes des photographies :

 

photo 1 - Onlay fait au laboratoire.

photo 2 - Dépose de l'obturation provisoire.

photo 3 - Décontamination de l’intrados de l'onlay à l’acide phosphorique après sablage.

photo 4 - Application de silane sur l’intrados de l'onlay.

photo 5 - Sablage et ponçage de la cavité de la dent.

photo 6 - Mordançage de l’émail.

photo 7 - Application dans la cavité du système adhésif à l’aide d’une Microbrush®.

photo 8 - Adhésif et colle sur l'onlay : application du mélange Variolink II ® sur l’intrados de l’inlay (Ivoclar Vivadent).

photo 9 - assemblage et polymérisation : suppression des débords proximaux par coulissage du fil SuperFloss®.

photo 10 - Finition : remarginage et prépolissage à l’aide des disques PopOn® (3M Espe).

photo 11 - Vue occlusale de l’obturation finale après contrôle de l’occlusion et polissage.