Les restaurations composites postérieures

Voyage-congrès – Avril 2012 – Île Maurice

 

Les restaurations composites postérieures

par Nicolas Lehmann

 

 

Préparation des cavités

 

L’accès doit se faire en privilégiant l’économie tissulaire tout en permettant l’éviction contrôlée et contrôlable des tissus cariés. Cet accès sera réalisé à l’aide de fraises diamantées montées sur turbine sous spray. La dentine cariée est éliminée à l’aide d’une fraise boule en carbure de tungstène montée sur contre-angle utilisé à vitesse lente. Le plus souvent, la cavité présentera la forme sphéroïdale laissée par l’éviction des tissus cariés. On ne cherchera pas à donner une forme géométrique à la cavité. La mise en forme terminale consistera essentiellement dans la finition du bord cavo-superficiel et dans les vérifications de l’épaisseur du matériau de restauration.

Après réalisation de la cavité et avant de procéder aux étapes de la restauration proprement dite, la cavité sera nettoyée avec une solution désinfectante (solution aqueuse de digluconate de chlorexhidine, Tubulicid®, Cavity Cleanser™).

 

Mise en oeuvre clinique

 

• Conditionnement des tissus dentaires calcifiés

Le conditionnement des tissus dentaires calcifiés sera réalisé par l’application d’un système adhésif amélo-dentinaire.

 

• La restauration composite

Pour restaurer l’anatomie, on utilise un composite micro-hybride. La technique d’insertion de ce matériau dépend du volume de la restauration en rapport avec la contraction de polymérisation du composite et l’étendue de la cavité (facteur C).

Différentes techniques ont été décrites pour la stratification de composite. La technique oblique semble le mieux répondre à la fois aux exigences d’une pratique simple, d’étanchéité et de contraction de polymérisation.

Elle consiste à déposer une première couche oblique dans le fond de la cavité, prenant appui sur la paroi pulpaire et une paroi vestibulaire ou palatine (classe 1 ou site 1) ou a paroi proximale vestibulaire ou palatine/linguale et la paroi interne de la matrice (classe 2 ou site 2).

La deuxième couche, toujours oblique, sera déposée à l’opposé de la première. Cette technique permet ainsi un montage de la restauration comparable au wax-up des prothésistes.

Elle permet de limiter les excès de matériau et d’obtenir une anatomie occlusale et proximale avec très peu de retouche.

 

  

• Le contact proximal

  

Une matrice métallique (de type séquentiel de 0,3 mm d’épaisseur, par exemple, Palodent® Dentsply) associée à un coin de bois permet un meilleur contrôle que les matrices transparentes, et ce quelles que soient la viscosité ou la nature du matériau composite utilisé.

 

• Polissage et finitions

 

 

L’étape ultime d’une restauration composite concerne la finition et le polissage. Les objectifs de cette étape sont :

• l’obtention d’une parfaite continuité entre les tissus dentaires et la restauration aux niveaux des bords occlusaux et proximaux ;

• l’aplanissement des surfaces irrégulières ;

• l’élimination des éventuels défauts marginaux.

L’instrumentation recommandée par certains auteurs, pour le polissage et les finitions, est la suivante :

• finition et polissage des surfaces proximales et des crêtes : disques à finir et polir (par exemple, Pop-On™, 3M) ;

• finition et polissage des limites cervicales : embouts diamantés à grains fins pour les excès les plus importants (par exemple, Profin System®) et strips abrasifs (par exemple, Finishing and Polishing Strips, 3M)

• finition et polissage occlusal : fraises diamantées à grain fin et pointes en silicone. Le lustrage final est obtenu par le passage d’une brossette dure à polir (Occlubrush®, Hawe Neos).

 

 

En conclusion, la réalisation d’une restauration composite dans le secteur postérieur présente quelques pièges qui peuvent conduire rapidement à la dégradation de la restauration et donc à un échec thérapeutique. Seul le respect des indications de ce type de restauration et l’application d’une procédure codifiée et rigoureuse permettent de réussir une restauration composite postérieure.

 

 


 

Légende des photographies :

 

photo.1 - Vue initiale.

photo.2 - Mise en place de la matrice du coin interdentaire et de l’anneau de type McKean.

photo.3 - L’instrument OptraContact permet la réalisation du contact proximal.

photo.4 - Transformation de la cavité de classe 2 en classe 1.

photo.5 - Dépose de la matrice et de l’anneau.

photo.6 - Mise en place du composite de masse dentine.

photo.7 - Mise en place du composite de masse émail.

photo.8 - Vue finale de la restauration après polissage.