Quatre interventions de chirurgie buccale

Voyage-congrès – Avril 2012 – Île Maurice

 

Quatre interventions de chirurgie buccale

par Patrick Missika


 

L’alvéolectomie

 

Elle consiste à faire une légère ostéo-ectomie au niveau cervical des dents à extraire lorsqu’elles sont délabrées ou que leur anatomie laisse présager une extraction difficile. Pour réaliser cette intervention, il faut : • une anesthésie efficace avec de l’articaïne à 2 % et 1/100 000 d’adrénaline ;

• réaliser un lambeau d’accès de pleine épaisseur ;

• utiliser une pièce à main chirurgicale avec une fraise boule afin de retirer une partie de l’os au niveau cervical (1) ;

• faire une mobilisation des racines (2) à l’aide d’un élévateur à lame souple de type Luxator®, puis extraire les racines ;

• faire un curetage minutieux de l’alvéole ;

• surveiller la formation du caillot ;

• mettre en place en option un matériau de substitution osseux de type RTR Cône® de Septodont ;

• remettre en place le lambeau (le comprimer fortement avec le doigt) ;

• réaliser une suture minutieuse avec du fil Vicryl® à résorption rapide.

 

 

L’extraction de dent de sagesse incluse

 

En préambule, il convient de rappeler qu’il faut impérativement que l’indication d’extraction soit justifiée. Pour réaliser cette intervention, il faut :

• une anesthésie efficace, c’est-à-dire une anesthésie locale avec de l’articaïne à 2 % et 1/100 000 d’adrénaline ;

• réaliser un lambeau d’accès de pleine épaisseur ;

• utiliser une pièce à main chirurgicale avec une fraise boule afin de retirer une partie de l’os au niveau de la couronne de la dent incluse.

Ce dégagement osseux doit être suffisant en distal pour permettre la bascule en haut et en arrière lors de la mobilisation.

• faire une mobilisation avec un élévateur sans forcer (3). Si la dent ne bouge pas, il convient de revenir au dégagement osseux ;

• une fois la dent mobilisée, la cueillir avec une pince gouge ou un davier ;

• faire un curetage minutieux de l’alvéole ;

• pour une germectomie, il est souvent judicieux de morceler le germe, ce qui facilite l’extraction (4) ;

• surveiller la formation du caillot ;

• mettre en place en option un matériau de substitution osseux de type RTR Cône® de Septodont ;

• remettre en place le lambeau et le comprimer fortement avec le doigt ;

• réaliser une suture minutieuse avec du fil Vicryl ® à résorption rapide.

 

 

La chirurgie apicale

 

 

En préambule il convient de rappeler qu’il faut donner la priorité au traitement endodontique ou à la reprise de ce traitement lorsque cela est possible. Cette intervention a pour objectif de supprimer une lésion péri-apicale, de réséquer la partie terminale de la racine, mais surtout d’assurer l’étanchéité du système canalaire par une obturation a retro. Pour réaliser cette intervention, il faut :

• une anesthésie efficace ;

• réaliser un lambeau d’accès de pleine épaisseur ;

• utiliser une pièce à main chirurgicale avec une fraise boule afin d’accéder à la lésion si nécessaire ;

• réaliser un curetage minutieux avec des curettes de Lucas et un CK6 ou des curettes de Gracey ;

• sectionner la partie apicale de la racine ;

• assurer l’hémostase et placer la cire chirurgicale « bone wax » ;

• réaliser la cavité apicale avec un contre-angle à tête miniature (5 et 6) ;

• obturer cette cavité avec un IRM, de l’amalgame ou du MTA ;

• retirer la cire chirurgicale ;

• surveiller la formation du caillot ;

• mettre en place en option un matériau de substitution osseux de type RTR Cône® de Septodont ;

• remettre en place le lambeau et le comprimer fortement avec le doigt ;

• réaliser une suture minutieuse avec du fil Vicryl® à résorption rapide ;

• faire une radiographie de contrôle.

 

 

L’extraction de canine incluse

 

En préambule il convient de rappeler qu’il faut donner la priorité au traitement chirurgico-orthodontique pour mettre en place la dent incluse sur l’arcade lorsque cela est possible.

Il faut localiser avec précision la position de la canine incluse avec :

• une panoramique ;

• une rétro-alvéolaire ;

• un cliché occlusal vrai ;

• éventuellement un scanner ou un cone beam.

Pour réaliser cette intervention, il faut :

• une anesthésie efficace avec de l’articaïne à 2 % et 1/100 000 d’adrénaline. L’injection au niveau du palais doit se faire très lentement.

On peut utiliser la seringue Anaeject® de Septodont, qui est très utile et qui assure une injection indolore ;

• réaliser une incision intrasulculaire de la molaire à la canine opposée ;

• réaliser un lambeau d’accès de pleine épaisseur ;

• utiliser une pièce à main chirurgicale avec une fraise boule afin de dégager l’os en regard de la couronne de la canine incluse ;

• faire une mobilisation avec un élévateur sans forcer ;

• si la canine ne bouge pas, revenir au dégagement osseux et procéder à la section de la couronne avec une fraise Zekrya sur contre-angle à bague rouge ;

• après extraction, faire un curetage minutieux de l’alvéole ;

• surveiller la formation du caillot ;

• mettre en place en option un matériau de substitution osseux de type RTR Cône® de Septodont ;

• remettre en place le lambeau et le comprimer fortement avec le doigt ;

• réaliser une suture minutieuse avec du fil Vicryl® à résorption rapide.

 

 


Légende des photographies :

1 et 2 : Alvéolectomie.

3 et 4 : Dent de sagesse.

5 et 6 : Résection apicale.