Sophie-Myriam Dridi, Jean-Louis Giovannoli et Virginie Monnet-Corti

Sophie-Myriam Dridi

SOPHIE-MYRIAM DRIDI 

La médecine parodontale : une révolution conceptuelle

« La compréhension des mécanismes étiopathogéniques des maladies infectieuses endogènes a établi de nouveaux concepts thérapeutiques. »

Dans une intervention passionnante intitulée « La médecine parodontale : une révolution conceptuelle », Sophie-Myriam Dridi a montré que la bouche n’est pas autonome. De nombreuses pathologies générales sont corrélées aux maladies parodontales et vice versa. La réponse immune tolérogène, tolérante vis-à-vis d’un micro-organisme donné, offre une surveillance immunitaire compatible avec le maintien d’un microbiote buccal symbiotique. Ce dernier est composé, entre autres, d’environ 700 espèces de bactéries et il est comparable à une empreinte digitale. Sophie-Myriam Dridi a présenté plusieurs situations cliniques illustrant le passage de la science à la clinique, avec des exemples de dysbioses entraînant des maladies aiguës et chroniques, l’incidence du tabagisme, les relations qui peuvent exister entre les parodontites et les cancers buccaux mais également digestifs tel que le cancer du pancréas. Le microbiote au sens large, ce nouveau concept, va révolutionner notre vision de la médecine parodontale et de la médecine tout court en permettant d’ouvrir des perspectives thérapeutiques plus efficaces et moins iatrogènes./
 


Jean-Louis Giovannoli

JEAN-LOUIS GIOVANNOLI

Profils à risque : les choix thérapeutiques

« La majorité des complications et des échecs en implantologie trouvent leur explication dans le profil du patient. »

Ce fut ensuite au tour de Jean-Louis Giovannoli d’intervenir avec autorité et conviction pour insister et démontrer que ce sont les « profils thérapeutiques » qui doivent déterminer les choix thérapeutiques.

Il a montré que la majorité des implants sont posés sur un terrain de maladie parodontale et que, bien entendu, on ne modifie pas le profil génétique d’un patient en lui avulsant les dents. Il a montré que le principal motif d’extraction en France est la carie jusqu’à 30 ans, puis, et de manière exponentielle jusqu’à 70 ans, les maladies parodontales.

Il a ensuite exposé que plusieurs facteurs aboutissent à la péri-implantite. Mais c’est souvent une parodontite non maîtrisée qui aboutit à une péri-implantite et il convient, pour prévenir les complications infectieuses, d’identifier les facteurs de risque et de poser le diagnostic parodontal, de traiter la péri-implantite et de réévaluer, de contrôler l’infection et de mettre en place un programme de maintenance./
 


Virginie Monnet-Corti

VIRGINIE MONNET-CORTI 

Le sourire se vit en rose ! 

« La composante gingivale / rose est la pièce maîtresse de l’harmonie du sourire. » 

Virginie Monnet-Corti est ensuite intervenue en secouant le cocotier de nos idées reçues sur le blanc et le rose en dentisterie esthétique. « Le sourire se vit en rose », clamait l’intitulé de sa conférence. Et en effet, dans la plupart des cas, sourire signifie dévoiler ses gencives. Elle a montré que l’on pouvait intervenir par chirurgie soustractive ou additive avec des aménagements pour changer le biotype du patient.

Depuis 2014, le « gold standard » est constitué de : la greffe de conjonctif ; le lambeau pédiculé déplacé coronairement pour le recouvrement coronaire ; le gain de tissus kératinisé ; l’épaississement des tissus mous et la stabilité à long terme. Virginie Monnet-Corti a montré que l’évolution des techniques trouve son amélioration dans la dimension du greffon, le prélèvement, le tracé d’incision, le matériel utilisé et les soins postopératoires./