Démonter amalgame et composite

Franck Decup

Démonter amalgame et composite

par Franck Decup

 

 

La ré-intervention occupe de 40 à 70% de notre activité. Nous manquons pourtant de critères décisionnels pour remplacer les restaurations. Les taux d’échecs annuels sont globalement équivalents selon les différents matériaux de restauration.

Isolement par une mise sous digue.

L’environnement et les facteurs de risque individuels sont les éléments qui conditionnent la longévité des restaurations. 80% des problèmes qui conduisent à une ré-intervention sont la carie secondaire ou la fracture.

Notre meilleur allié reste les aides optiques. Les loupes x 3,2 permettent d’obtenir 10 fois plus d’informations, et un microscope x 10, cent fois plus.

 

Amalgame

Dépose de l’amalgame à l’aide d’une fraise « transmétal ».

S’il est recommandé de recourir à la digue ainsi qu’à des lunettes, la libération de mercure à la dépose d’un amalgame est estimée à 5 à 10 microgrammes/m3. Or, l’OMS recommande une exposition quotidienne à moins de 25 microgrammes/m3. Il n’y a donc aucun risque de ce point de vue.

Les fraises surtaillées créent moins de poussière. Un moyen simple de dépose est la découpe en croix au centre du matériau, suivie pour finir de l’utilisation des US sans risque supplémentaire pour la dent. Cette technique est avantageusement remplacée en situation juxta-pulpaire par un détourage qui suit la limite dent/restauration sur tout le pourtour, et qui permet de ne pas léser la zone parapulpaire.

 

Dépose des excédents à l’aide d’inserts ultrasonores.

Séquelles tissulaires

On constate un phénomène de corrosion humide sous l’amalgame, et la couche de corrosion de surface qu’elle laisse est à éliminer systématiquement. La couche de substitution sous-jacente est un tissu infiltré ayant subi une transformation chimique qui entraîne une fragilisation biomécanique.

Enfin, la surface chargée de métaux lourds est moins facilement mordançable, et la couche hybride est moins bonne.

Il convient donc de récupérer des tissus sains afin de favoriser le collage. En cas de proximité pulpaire, il faut se concentrer sur la périphérie et s’aider de l’aéroabrasion pour la zone parapulpaire.

 

État final de la cavité nettoyée.

Composite

La procédure s’effectue à l’aide de fraises diamantées par usure progressive du matériau. Le séchage fréquent aide au repérage du matériau. Il est possible de recourir de nouveau aux US si le composite est suffisamment affiné.

 

Séquelles tissulaires

Il faut s’attendre à une dégradation de la couche hybride. Passer rapidement la fraise ou l’aéroabrasion permet d’éliminer les 5 à 10 microns concernés.

 

 


Légendes des quatre illustrations :

1 - Isolement par une mise sous digue.

2 - Dépose de l’amalgame à l’aide d’une fraise « transmétal ».

3 - Dépose des excédents à l’aide d’inserts ultrasonores.

4 - État final de la cavité nettoyée.