Le jeudi 17 octobre 2019
« Apprendre à apprendre de nos erreurs »
Six conferenciers par ordre alphabétique :
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Responsable scientifique : Dr Philippe Milcent (entretien à lire en bas de page)
Groupe de travail : Drs Marc Roché, Mathilde Jalladaud et Bertrand Tervil
Un plan de traitement initial qui prend une mauvaise orientation ou qui n’est plus adapté à la situation, mais que nous continuons obstinément à suivre ; un canal radiculaire complexe – dû à une courbure, une calcification – devant lequel il faudrait modifier notre technique ou nos instruments, ou arrêter le traitement, mais que nous poursuivons jusqu’à faire fausse route, les exemples sont légions. Quelle que soit notre discipline, nous faisons tous des erreurs, dont les conséquences sont plus ou moins graves. Elles résultent de décisions absurdes prises malgré nos compétences et notre rigueur.
Quels sont les principes et les comportements qui nous conduisent à prendre de telles décisions et comment les rectifier ?
Ces questions trouveront leurs réponses au cours de la Journée du 17 octobre 2019 intitulée « Décisions absurdes : comment les éviter ? ». C’est le défi qu’a lancé Philippe Milcent, organisateur de cette journée tournée vers la clinique, aux six conférenciers (cinq chirurgiens-dentistes et un sociologue).
C’est d’ailleurs notre sociologue, Christian Morel, qui lancera cette journée. Auteur de plusieurs ouvrages de référence sur la question (1) qui ont donné leur nom à la journée, il plantera le décor et traitera des processus qui nous poussent à prendre une direction qui va à l’inverse du résultat recherché. Il expliquera, entre autres, ce qu’est « la destinationite », un néologisme de son cru qui exprime l’idée que, plus nous nous approchons du but fixé, plus il est difficile d’y renoncer, comme notre exemple ci-dessus en endodontie.
C’est la clinique de tous les jours qui sera au cœur de cette Journée « Nous développons tous des processus mentaux qui nous poussent à l’entêtement malgré l’échec prévisible, bien que, techniquement, nous soyons parfaitement aptes à changer de cap », explique Philippe Milcent.
C’est la clinique de tous les jours qui sera au cœur de cette journée. Les processus de décision absurde, étudiés par Christian Morel, seront appliqués sur des cas courants de notre pratique généraliste dans cinq domaines : prothèse, endodontie, implantologie, chirurgie et omnipratique.
Marin Pomperski marchera sur les pas de Christian Morel (entretien à lire )et illustrera les décisions absurdes courantes en prothèse et en odontologie restauratrice.
Guillaume Jouanny réalisera le même exercice, à partir de cas concrets, en endodontie.
Idem pour Gaël Millot en implantologie et chirurgie buccale. Il illustrera, entre autres exemples, l’« effet tunnel », qui polarise le praticien sur une seule et même action, l’empêchant d’appréhender d’éventuels facteurs extérieurs.
Daniel Dot, en omnipratique, détricotera les processus mentaux qui nous empêchent d’élaborer ou de modifier un plan de traitement en fonction de critères objectifs lorsque cela est nécessaire.
Franck Renouard (entretien à lire ) interviendra tout au long de la journée, en interactivité avec les autres conférenciers, pour traiter des biais cognitifs qui nuisent à la pensée rationnel le et qui nous poussent à prendre une direction qui va à l’inverse du résultat recherché.
Il mettra en perspective ces drôles de comportements que chacun d’entre nous, seul avec son patient ou dans le cadre de nos relations avec nos assistantes ou encore nos prothésistes, est capable de laisser s’installer.
« Le nombre de décisions absurdes que nous prenons dans notre vie professionnelle est tout sauf anecdotique ! Il ne s’agira pas de se pénaliser car, comme chacun le sait, errare humanum est. Il s’agira, à travers ces retours d’expérience et la prise de conscience de ces différents biais de comportement, d’éviter ces décisions qui mènent à l’échec pour, in fine, améliorer notre exercice.
Le mot d’ordre : dédramatiser et déculpabiliser les praticiens ! », conclut Philippe Milcent.
Rendez-vous le 17 octobre prochain à la Maison de la Chimie. /
par Philippe Milcent, (entretien à lire en bas de page)
(1) Christian Morel, Les Décisions absurdes III : L’enfer des règles. Les pièges relationnels, éd. Gallimard, 2018. Les Décisions absurdes II : Comment les éviter, éd. Gallimard, 2012 ; Les Décisions absurdes I : Sociologie des erreurs radicales et persistantes, éd. Gallimard 2002.
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L’idée de la journée est non pas de réparer les erreurs que nous faisons tous au cabinet dentaire mais de les éviter. Il s’agira de démonter les mécanismes techniques (cliniques) et humains (cognitifs) qui nous font commettre des erreurs dans notre métier médical.
Ce sera donc d’abord une formation clinique. Par exemple, en paro, pourquoi avons-nous fait du sous-traitement quand, techniquement, il y avait lieu de pousser l’intervention plus avant et, à l’inverse, pourquoi avons-nous fait du surtraitement qui n’a pas été nécessaire ?
Ces questions seront déclinées dans quatre domaines essentiels de la pratique généraliste. La journée sera ouverte par un sociologue qui travaille sur les échecs et dont le titre de trois de ses livres a donné l’intitulé à cette Journée.
Quelle sera la valeur ajoutée de cette formation ?
Cette journée va traiter des échecs ou des erreurs liés à une mauvaise approche clinique, et les échecs liés à une technique inadaptée. Nous allons regarder la pratique généraliste sous cet angle inédit.
Quelle est l’idée ? Nous devons apprendre à apprendre de nos erreurs, ne pas les balayer sous le tapis. L’erreur fait partie de nos métiers. Lorsque vous avez un accrochage en voiture dû à un manque d’attention, cela ne fait pas de vous un mauvais conducteur. Cela arrive à tout le monde.
Nous n’avons pas à être mortifiés, comme si nous étions atteints dans nos compétences. Simplement, nous devons apprendre à les décrypter pour les éviter.
Comment va se dérouler cette Journée ?
De manière très interactive. Les quatre interventions cliniques – qui vont traiter de cas concrets dans les disciplines essentielles de la pratique généraliste – seront rythmées par les interventions d’un cinquième chirurgien-dentiste, Franc Renouard, qui travaille beaucoup sur ces questions.
Du reste, les membres du groupe de travail, qui s’impliquent de manière particulièrement enthousiaste dans le « menu » de cette Journée, interviendront également.
L’idée est de donner une vraie dynamique à cette formation. /