Le volume osseux, juge de paix du traitement implantaire
par P. Limbour et Ph. Russe
Le niveau osseux nécessaire autour d’un implant est de 2 mm à 3 mm en épaisseur. En hauteur, il faudra disposer d’au moins 10 mm d’os. Dans le cas où le niveau osseux est insuffisant, le praticien peut avoir recours à deux solutions thérapeutiques globales :
• après avoir implanté, la prothèse est adaptée afin de corriger le défaut osseux : prothèse sur pilotis, céramique rose,prothèse amovible complète supra-implantaire ;
• avant de poser l’implant, une greffe osseuse et/ou une chirurgie muco-gingivale sont réalisées.
Lors de l’extraction, le praticien veillera à préserver le capital osseux (extraction
précoce, surtout en cas d’infection en cours, économie tissulaire, reconstruction osseuse). Le déficit osseux peut être :
• transversal : dans ce cas, il correspond à la disparition de la table externe ( photos 1, 2 et 3 ) ;
• vertical postérieur mandibulaire ;
• vertical postérieur maxillaire ;
• complexe.
Les traitements varient en fonction de l’importance et de la morphologie des défauts osseux : prélè
vements ramiques, symphysaires, greffes en onlays, ostéotomie de Summers, technique de fenêtre latérale (sinus lift), utilisation d’implants courts et de différents diamètres… Lors du sinus lift, les matériaux de comblement peuvent être
nombreux :
• autogreffes ;
• homogreffes ;
• xénogreffes ;
• substituts synthétiques.
Les substituts osseux semblent montrer des résultats équivalents ou supérieurs aux autogreffes (Del Fabbro, 2004 ; Wallace et Froum, 2003).
Intégrer l’implantologie à l’omnipratique
La chirurgie implantaire est au service de la prothèse et non l’inverse.
Pour intégrer l’implantologie à l’omnipratique, il convient de :
• disposer d’une solide expérience en omnipratique ;
• se former (AUI, DUI, Study Groups) ;
• se lancer… ;
• se donner une obligation de moyens
(plateau technique, personnel, choix du système, etc.).
Pour ceux qui pratiquent déjà l’implantologie en omnipratique, il convient de :
• tenir un dossier médical complet : consentement éclairé (voir modèle de l’AFI), questionnaire médical, devis ;
• connaître ses limites et avancer pas à pas (et déléguer si nécessaire) ;
• penser toujours au patient : trouver le bon timing dans le cas d’une agénésie, donner des informations postopératoires favorisant la compréhension ;
• remettre au patient une carte implantaire (disponible à l’AFI) où sont notés :
date, site, marque et référence, taille et longueur de l’implant, numéro de lot.
Le praticien prothésiste notera de son côté le type de prothèse, les matériaux utilisés.