Les restaurations unitaires nécessitant un articulateur

Les restaurations unitaires nécessitant un articulateurDr ORTHLIEB

Synthèse de la conférence de Jean-Daniel Orthlieb

 

En préalable à tout traitement prothétique, il est nécessaire d’apprécier la stabilité de l’occlusion et de faire un choix éclairé entre la décision de conservation de l’intercuspidie maxillaire (OIM) et le choix d’une situation de référence qu’est la relation centrée (RC). L’analyse clinique de la situation permet de vérifier dans quelle situation se trouve le patient. L’objectif est de manipuler le patient en relation centrée et d’observer le passage à la position d’intercuspidie maximale. Un décentrage trop important des articulations induit une contrainte musculo-articulaire qui nuit à l’équilibre orthopédique du patient : la position de relation centrée devient alors la référence.

La frontière entre ces deux situations est cependant floue. L’indication de construire en RC est fonction du coût de la rééquilibration. Quel que soit ce choix, la situation clinique doit être transférée au laboratoire, et l’articulateur est un outil simple et facile à utiliser.

 

L’occluseur

L’occluseur est une simple charnière qui ne reproduit pas la cinématique mandibulaire, mais qui donne une position. Il doit être rigide et comporter une butée antérieure. C’est le minimum indispensable pour obtenir une prothèse. Toute conception devra être montée sur un simulateur afin de viser l’équilibre, l’affrontement de deux modèles à la main ne reproduisant pas l’OIM du patient.

 

L’articulateur

Ce dispositif permet de simuler la cinématique mandibulaire au laboratoire. Les modèles du patient peuvent être transférés par l’intermédiaire d’une table de montage (l’équivalent d’un occluseur pour des petites restaurations avec une canine efficace et un plan d’occlusion bien orienté). Ils peuvent être également transférés grâce à un arc facial servant à enregistrer la position du maxillaire par rapport aux repères horizontaux du patient (plan de Franckfort, ou plan axio-orbitaire). L’intérêt de l’arc facial est d’optimiser la simulation de la cinématique mandibulaire par la représentation, la plus fidèle possible, du plan d’occlusion, ce qui produit une influence directe sur la stabilité des prothèses.

 

Manipulation, enregistrement et transfert de la relation centrée

La stabilité des articulations en relation centrée relève aujourd’hui d’un consensus mondial. Pour manipuler en relation centrée, il est indispensable de:

• stabiliser le patient par un appui cervical et deux doigts du praticien qui stabilisent sa tête ;

• obtenir un petit mouvement d’ouverture-fermeture d’un doigt en l’accompagnant,  l’objectif étant d’obtenir un mouvement souple et sûr ;

• donner des informations proprioceptives à la mandibule : le patient sait où ses dents se touchent.

L’enregistrement se réalise sur deux petites bandes de cire Moyco, en double épaisseur, conditionnées sur l’arcade maxillaire. L’opération est à renouveler plusieurs fois afin de vérifier la reproductibilité des mouvements.

 

 

Tableau 4