Faire les bons choix pour amé liorer les succès des traitements implantaires

Franck Bonnet


Faire les bons choix pour amé liorer les succès des traitements implantaires

 

par Franck Bonnet

  

  

1 - Complication biologique et mécanique.

 

Depuis 50 ans, la pratique de l’implantologie n’a cessé d’évoluer. Dans les années quatre-vingt, les données scientifiques présentées par le professeur Brånemark ont commencé à modifier les plans de traitement de nos patients. Dès le début des années quatre-vingt-dix, un certain nombre de spécialistes en parodontie, implantologie orale, réhabilitation prothétique ont utilisé et développé les techniques et le matériel implantaire. Puis vers le début des années 2000, poussé par les industriels, il y a eu un développement massif des techniques implantaires dans de nombreux cabinets d’omnipratique. Avec les années 2010 et après des décennies de recul clinique, on assiste à une mise en garde sur les risques de péri-implantite et les échecs implantaires en général.

 2 - Vérification et traitement de l’occlusion.

Il est primordial de rappeler l’importance des cinq conditions requises au succès d’un implant dentaire en titane, décrites par Albretksson en 1986 : une mobilité de l’implant inférieure à 50 microns, une absence de zones radio-claires, une perte osseuse marginale inférieure à 0,2 mm par an après la perte maximale de 1,5 mm la première année, une absence de signes cliniques persistants ou irréversibles, et enfin un taux de réussite de 85 % à 5 ans et de 80 % à 10 ans.

3 -  Présence d’une parodontite.

 

La première préoccupation concernait la stabilité physique des implants puis, avec le temps, il a été important d’analyser les complications mécaniques, actuellement le focus se fait sur l’état de santé des tissus péri-implantaires avec une analogie entre parodontologie et « péri-implantologie ». Une revue systématique de la littérature réalisée par Pjetursson et coll (2012) révèle des complications à 5 ans dans près de 33 % des cas, de deux ordres : mécanique (fractures, perte du pilier, vis, descellement…) et biologique (péri-implantite).

4 - Réalisation d’un guide radiologique et chirurgical.

 

Ainsi, tenir compte de ces échecs et complications permet d’établir des recommandations et de détecter à chaque étape les facteurs importants dans le succès des traitements implantaires. Dès la sélection du patient, certains facteurs à impact mécanique (bruxisme, para fonction) et à impact biologique (tabac, diabète non équilibré, âge, parodontite) augmentent le risque d’échec. Durant les étapes préchirurgicales, l’ouverture buccale, l’élaboration du projet prothétique (wax-up, guide radiologique), l’examen radiologique pré-implantaire et son analyse, ainsi que le choix des implants sont autant de facteurs à prendre en compte dans le succès du traitement implantaire.

5 - Analyse scanner par différents moyens.

 

Lors des étapes chirurgicales, on distingue d’une part, les éléments à impact mécanique, comme l’utilisation d’un guide chirurgical (conventionnel ou par CFAO), et la pose elle-même des implants en fonction de la position du point d’impact, l’axe, la résistance mécanique et la fixation primaire. D’autre part, des éléments à impact biologique influencent également les critères de succès. Au niveau osseux, il s’agit du volume autour des implants, son augmentation horizontale/verticale, du site d’extraction, de la présence de pathologie parodontale ou endodontique.

 

6 - Utilisation d’une connexion conique.

Au niveau muqueux, il s’agit de la quantité de gencive kératinisée, du biotype, de la profondeur de poche ainsi que de la position du col de l’implant. Enfin lors de l’élaboration prothétique, tant la forme des prothèses que le choix des armatures et du cosmétique sont des facteurs à prendre en compte pour le succès des traitements implantaires. Ainsi, on distingue une série de recommandations de trois ordres.

 

7 - Faciliter la maintenance Implantaire.

Tout d’abord, il s’agit d’améliorer l’hygiène en respectant l’espace biologique, en favorisant la présence de gencive kératinisée permettant un certain confort de brossage, en positionnant l’implant verticalement peu enfoui, en adaptant les pontiques et les embrasures et, dans certains cas, en privilégiant des prothèses amovibles plus faciles à nettoyer. Ensuite, il s’agit de limiter les éléments favorisant les micro-organismes par des états de surface lisses qui retiennent moins de plaque dentaire, par une connexion conique ou un implant ST (soft tissue level), en choisissant des piliers en titane ou zircone, par le traitement préalable des pathologies parodontales et/ou apicales et en privilégiant les prothèses vissées par rapport aux scellées afin d’éviter le ciment de scellement.

 

8 - Déposer les systèmes iatrogènes et choisir les options thérapeutiques stable à long terme.

Enfin, il est question de réduire les éléments favorisant les complications mécaniques par une répartition des implants sur l’arcade, des extensions limitées, le choix de la porcelaine plus solide et stable dans le temps ainsi que des armatures en titane ou zircone avec une fabrication par CFAO. La précision des prothèses et le respect du couple du fabricant pour le vissage ainsi qu’un réglage et une maintenance occlusale participent aussi à limiter le taux d’échecs.

 

 


 

Légendes des 8 photographies :

1 - Complication biologique et mécanique.

2 - Vérification et traitement de l’occlusion.

3 -  Présence d’une parodontite.

4 - Réalisation d’un guide radiologique et chirurgical.

5 - Analyse scanner par différents moyens.

6 - Utilisation d’une connexion conique.

7 - Faciliter la maintenance Implantaire.

8 - Déposer les systèmes iatrogènes et choisir les options thérapeutiques stable à long terme.