Rencontre

Romain Jacq (secrétaire général de la SOP)

Publié le samedi 10 mai 2025

La prévention commence dans l’assiette !
Romain Jacq

Malgré les campagnes annuelles de sensibilisation à la prévention bucco-dentaire, la prévalence des caries reste une réalité préoccupante notamment chez les jeunes patients.
La Journée de la SOP « Génération sans nouvelle carie », en mars dernier, nous a rappelé avec force que la prévention ne saurait se réduire à un simple brossage biquotidien. L’assiette joue un rôle crucial dans l’équation.

Nous devons adopter une vision réellement globale de la prévention en plaçant l’alimentation comme une priorité dans nos recommandations.
Trop souvent, les conseils diététiques restent secondaires dans notre approche avec les patients, alors même que les preuves scientifiques abondent.
À commencer par celle-ci, bien documentée : la consommation régulière de sucres libres est aujourd’hui le principal facteur de risque dans le développement des caries.

Au-delà de la simple réduction des sodas et confiseries, il est primordial d’accompagner nos patients vers un comportement alimentaire plus équilibré et réduit en sucres pour atteindre les objectifs fixés par l’OMS (25 g environ par jour pour un adulte et 19 g pour un enfant).
Oui, aux côtés des recommandations de l’hygiène orale (brosse à dents, fil et brossette, dentifrice fluoré), l’éducation nutritionnelle doit occuper une place centrale dans nos consultations !
Or, combien parmi nous prennent le temps d’expliquer ces notions aux patients ?

Il y a urgence à renforcer notre rôle de conseiller en santé globale.
Hélas, qu’il s’agisse de formation initiale ou continue, la place de ces enseignements est circonscrite à des modules optionnels ou à des sensibilisations ponctuelles.
Cet enjeu mérite une intégration systématique dans le parcours des futurs chirurgiens-dentistes et des professionnels en exercice. La compréhension des interactions entre alimentation et santé bucco-dentaire doit être pleinement intégrée dans les cursus universitaires et la formation continue, afin que chaque praticien puisse en faire une véritable arme de prévention au quotidien.

La SOP y travaille via un projet de formation, mais il faut aller plus loin : la nutrition doit être inscrite au rang des axes prioritaires du prochain DPC triennal.

 

Romain Jacq,
secrétaire général de la SOP