Du coût

Marc Roché (président de la SOP)

Publié le lundi 02 janvier 2023

Une nouvelle période triennale de DPC aux enjeux stratégiques évidents pour tous
Marc Roché

L’amendement n° 698 au projet de budget 2023 déposé par le gouvernement samedi 10 décembre a provoqué une levée de boucliers du côté des fondateurs du compte personnel de formation (CPF) et des syndicats. Avec ce texte, qui touche à la gratuité totale des formations financées par le CPF, on trahirait selon eux l’esprit qui l’a vu naître tout en pénalisant ceux qui ont le plus besoin de formation, les plus petits salaires.
Alors, pourquoi un tel revirement ?
Bien sûr, se former est à présent tellement bien entré dans les mœurs que le poids du financement de la formation professionnelle devient excessif pour l’État. Mais le gouvernement met aussi en avant que cette nouvelle participation financière demandée aux usagers devrait les responsabiliser, à l’instar du reste à charge des mutuelles de santé. Et ainsi les inciter à faire que chaque cours suivi s’inscrive dans un projet professionnel d’amélioration. Cela sous-entend qu’une actuelle dérive du système gratuit doit être jugulée comme en attestent également les dispositions anti- démarchage excessif qui nous sont promises.
À n’en pas douter, un même regard viendra à être porté par les décideurs sur ce que le DPC aura amené de bon et de moins bon dans les professions médicales. Par voie de conséquence, les rémunérations allouées par l’agence du DPC auront aussi tendance à diminuer alors que le coût des formations ne cessera d’augmenter pour les organismes formateurs et, donc, pour chaque praticien. Pour chaque praticien car, contrairement à ce qu’on a pu entendre de certains syndicalistes, le tarif des formations éligibles au DPC n’est pas contraint même si la somme allouée par l’agence, elle, est fixée et définie.
Dès lors, la question est de savoir si, plus impliqués par leur participation financière à leur formation, les chirurgiens-dentistes venus à la formation via le DPC en deviendront plus exigeants au regard des retombées attendues sur leur pratique. Ou encore si, dans le meilleur des cas, leur appétit de formation venant en se formant, ils en viendraient à s’intéresser aux nouvelles propositions de DPC conçues par la SOP en acceptant le coût qu’impose leur production.
C’est bien évidemment, tant pour la profession que pour la SOP, le vœu que le conseil d’administration formule en ce début d’année puisqu’elle amorce une nouvelle période triennale de DPC aux enjeux stratégiques évidents pour tous.

Excellente année 2023 à tous.


Marc Roché, 
Président de la SOP

 

Source : éditorial à lire en page 3 du Journal de la SOP n°1 janvier 2023  

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