Désert urbain

Marc Roché (président de la SOP)

Publié le lundi 01 novembre 2021

« Des difficultés d’accès aux soins en zone sur-dotée... »
Marc Roché

 
LORSQUE L’ON ÉVOQUE
le sujet des « déserts médicaux », les praticiens qui exercent dans les grandes villes ne se sentent souvent pas concernés. Voilà qui est bien dommage car le sentiment du patient-citadin, lui, peut être tout à fait différent. 
En effet, celui-ci se trouve aujourd’hui trop souvent confronté à des difficultés d’accès aux soins dans des secteurs comparativement dotés, voire sur-dotés et où la population médicale reste statistiquement satisfaisante.

Il y a à cela un certain nombre de causes qu’il serait trop long de détailler ici, mais l’une d’entre elles mérite d’être dite. Elle va au-delà du simple déterminant géographique puisqu’elle est une volonté délibérée de praticiens d’exclure certains actes de leur pratique. En un mot, une désertion qui concerne un nombre croissant de chirurgiens-dentistes de leur métier d’omnipraticien !

Rappelons en forme de définition que l’omnipratique a la vocation de répondre, chaque mot est important, aux besoins en soins de toutes les générations.

Certes, la nomenclature incite à tenter d’échapper aux contraintes qu’elle impose. Certes, il est compréhensible que chacun ait un tropisme pour telle ou telle discipline définissant une orientation de son exercice.
 

MAIS LORSQUE L’ON RÉALISE HUIT FACETTES dans le secteur antérieur, on est aussi censé disposer de l’équipement et des compétences pour traiter une carie proximale sur 27. De même, si l’on pose des implants à un patient, on doit encore savoir procéder à des avulsions simples sur ce même patient même s’il est sous anticoagulants.
À l’évidence, il est fréquent que soient avancés ces deux types d’arguments, manque de matériel et compétences.

Une société de formation continue comme la SOP a la vocation de transmettre ces savoirs et, loin de souffrir de désertification, elle dispose d’une capacité d'accueil suffisante pour rafraîchir les bases de l’omnipratique au plus grand nombre.

 

Marc Roché,
Président de la SOP
 

Source : Journal de la SOP, JSOP n°7 novembre 2021  
 

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