Marronnier dentaire

Meyer Fitoussi (président de la SOP)

Publié le vendredi 01 juin 2012

Nous rêvons d'un vrai dialogue avec les décideurs, en toute transparence et dans la sérénité, pour le maintien de la santé dentaire.
Meyer Fitoussi

 

La démocratie est le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres, disait Churchill. On ne  saurait mieux dire. Ainsi, dans nos démocraties, les médias jouent, entre autres, le rôle d’alerte sociale consistant à dénoncer tel ou tel problème. Avec plus ou moins de bonheur.

Car la règle, en la matière, s’inscrit souvent dans la recherche du sensationnel, seule à même de garantir les meilleures courbes d’audience. C’est presque systématiquement le cas lorsque nous en sommes la cible. Nous faisons régulièrement l’objet de grands déballages qui exposent la profession tout entière à la vindicte.

La question de la prothèse, pour ne citer qu’elle, est ainsi en passe de devenir un véritable marronnier journalistique au même titre que les régimes minceur ou le poids des cartables. A-t-on jamais vu ces grandes investigations, qui auscultent la question dentaire par le petit bout de la lorgnette, résoudre le moindre problème dans le fond ? 

Cela se saurait !

Car là où le bât blesse, c’est que nos décideurs emboîtent allègrement le pas du ramdam médiatique en affichant des positions qui, au pire, frisent le populisme, au mieux, relèvent du n’importe quoi.

À cet égard, souvenons-nous des décisions en matière de numerus clausus dans les années 1990. On a vu où cela nous a menés. Pourquoi n’a-t-on pas entendu la moindre repentance sur cette décision ubuesque ?

Parce que les décideurs ne sont ni coupables ni responsables, contrairement à ceux dont ils veulent le bonheur, c’est-à-dire nous les thérapeutes, qui devons des comptes à nos patients.

Nous rêvons d’un vrai dialogue avec les décideurs, en toute transparence, en pleine intelligence, dans la sérénité, et dont l’objectif serait le maintien de la santé dentaire. Au profit de nos patients, qui représentent rien de moins que toute la population française. Il serait temps !

 

Meyer Fitoussi