Automutilations des muqueuses buccales - ROS - 2017 - Tome 46 - N°2

Principales lésions diagnostiquées en omnipratique - Partie 2

Pages 140 à 152

Drapeau de la Grande-Bretagne
INTRODUCTION
L'apparition des automutilations remonte à des temps si anciens qu'il nous est impossible de l'estimer. Pourtant, il semblerait qu'elles sont de plus en plus répandues dans notre société et constituent un phénomène complexe en constante augmentation depuis les années 1960 (Gicquel et coll., 2007). À ce jour, on estime que 4% de la population générale serait concernée par les automutilations (Gicquel et Corcos, 2011), touchant aussi bien les hommes que les femmes (Klonsky, 2003), avec une fréquence accrue à l'adolescence. Ces données nous amènent à penser que les automutilations pourraient donc bientôt constituer un nouveau problème de santé publique.

Les membres constituent la région anatomique de prédilection des automutilations, mais la tête, particulièrement la bouche et les tissus péribuccaux, ne sont pas en reste (Gicquel et coll., 2007 ; Gicquel et Corcos, 2011 ; Medina et coll., 2003) ; les automutilations au niveau des muqueuses buccales suivraient cette même tendance.
Dans ce contexte, le chirurgien-dentiste contribue non seulement à la détection et au traitement symptomatique des lésions auto-infligées, mais aussi à l'orientation, autant que possible, des patients vers des professionnels de santé aptes à prendre en charge ce type de pathologies. Quelle que soit la forme d'automutilation des muqueuses buccales observée, une collaboration pluridisciplinaire incluant psychiatres et psychologues demeure essentielle.
Auteurs : C. ECHAVE, N. MOREAU, P. PIRNAY, S.-M. DRIDI