Les séquences cliniques amovible partielle d'une prothèse

Les séquences cliniques amovible partielle d’une prothèse

 

par Corinne Taddéi

 

La prothèse partielle amovible est encore trop souvent considérée comme une pratique dévalorisante face aux traitements prothétiques fixés et implantaires.

Malgré de nombreux défauts, tels son caractère amovible, la dualité du comportement du lit prothétique, la contiguïté entre l’arc dentaire résiduel et les composants prothétiques, elle demeure indiquée chaque fois que les conditions locales et/ou générales, voire certaines dispositions personnelles, n’autorisent ni la construction par prothèse fixée conventionnelle, ni la mise en place de racines artificielles.

 

L’intégration esthétique peut être améliorée, par l’utilisation d’attaches de précision, par la distalisation des fausses gencives et des moyens d’ancrage, par la caractérisation de dents artificielles ou encore par une conception différente des crochets. La démarche clinique se compose de quatre étapes : l’analyse, la planification, le traitement et la maintenance.

 


Du diagnostic à la proposition thérapeutique

L’analyse comprend le recueil des données et leur exploitation qui permettront d’établir un diagnostic et une proposition thérapeutique. L’histoire médicale du patient, l’examen clinique ( photo 1 ), les examens complémentaires (bilans d’imagerie, biologiques, cliniques, des attentes) et les moulages d’étude ( photo 2 ) en constituent les principaux éléments.

Des empreintes d’étude sont réalisées avec un porte-empreinte du commerce, enduit d’adhésif, non perforé, permettant une meilleure compression de l’alginate.

 


Châssis et tracé prospectif

 

Un enregistrement du rapport maxillo-mandibulaire, à l’aide de maquettes d’occlusion en cire, correctement adaptées et non déformées, permet ensuite de monter en articulateur les modèles d’étude. Ces derniers, examinés sur le plan statique et dynamique, en occlusion, analysés au paralléliseur, permettront au praticien une réflexion sur les possibilités thérapeutiques, mais aussi, son choix étant déterminé, de concevoir un châssis et d’élaborer un tracé prospectif qui sera discuté avec le technicien de laboratoire.

Le projet prothétique doit être expliqué au patient et justifié pour obtenir son consentement. Le praticien peut alors planifier et organiser son approche thérapeutique en fonction des difficultés qui se présentent : des cas simples pour lesquels il est possible d’emblée d’engager le traitement prothétique ; des cas plus complexes qui nécessitent un montage directeur, une mise en condition, plus ou moins conséquente, voire une temporisation (avulsions, prothèse fixée, chirurgie implantaire, traitement d’orthodontie…).

  


Un exemple de traitement

 

Il n’existe pas un protocole clinique type. De nombreuses variations se présentent en fonction du type de classes de Kennedy en opposition au maxillaire et à la mandibule, en présence d’un édentement total unimaxillaire, ou encore de la nécessité de traitements préprothétiques divers.

Dans la situation courante de deux châssis conventionnels (classe I de Kennedy), sans préparation initiale, le traitement s’établit comme suit ( photos 4 à 8 ) : empreintes primaires et confection des porte-empreintes individuels (résine autopolymérisable de préférence), réalisation des coronoplasties (occlusales, axiales), empreintes secondaires et confection des bases d’occlusion, enregistrement du rapport maxillo-mandibulaire et montage en articulateur, confection des châssis (conventionnelle ou CFAO), essai clinique et éventuelle empreinte complémentaire pour le fractionnement du maître modèle (classe I de Kennedy mandibulaire), choix des dents et montage sur cire, essais cliniques des maquettes, polymérisation, insertion et maintenance.

 

Avec la participation d’Étienne Waltmann.

 

 


Les points clefs :

 

1. Analyser : examens cliniques et complémentaires, comprendre et concevoir.

2. Planifier : traitements simples, complexes, préprothétiques, mise en condition.

3. Traiter : en fonction des classes d’édentement et des arcades antagonistes.

4. Maintenir : fonction, esthétique, confort, hygiène.

5. Évoluer vers la CFAO, l’implantologie, les nouveaux matériaux.

  


 

Légende des photographies :

  

1. Les tori mandibulaires amènent à opter pour un bandeau corono-cingulaire dès l’examen clinique.

 

2 et 3. Modèles d’étude.

 

4. Empreinte secondaire aux alginates, tracé des limites et des surextensions.

 

5. Enregistrement du rapport maxillomandibulaire.

 

6. Essayage du châssis maxillaire.

 

7. Empreinte tertiaire réalisée à l’aide du châssis pourvu de selles porte-empreintes.

 

8. Après l’essayage du montage des dents sur cire, insertion des prothèses terminées et contrôle de l’occlusion.