Les migrations dentaires

Omnipratique

Les migrations dentaires

Le jeudi 24 mars 2005

  • 9h00 - 18h00
  • formation pour l'omnipratique
  • journée de formation sur les migrations dentaires 
  • 6 conférencier(e)s de renom dans leur discipline 
  • au Sofitel Forum rive Gauche

 

Sofitel Forum rive Gauche

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jeudi 24 mars 2005


INTRODUCTION

Comme vous pourrez le lire, ci-dessous, tout laisse à penser que la matière traitée sera très riche d´enseignements cliniques et pratiques pour aborder le problème toujours embarrassant des migrations et des déplacements dentaires.
Sur ces objectifs est organisé le prochain séminaire.
La Journée se déroulera selon le protocole que nous décrivons ici.
Dès l'ouverture, et avec la « consultation », nous présenterons les cas cliniques qui seront traités au cours de la journée. 
C'est dire que si vous ratez le début, vous ne saisirez pas l´importance des séquences qui aboutissent au projet thérapeutique.

► Jean-Michel GONZALEZ
La consultation pourra se faire en une ou deux séances en fonction des éventuels examens complémentaires souhaités. Elle est un temps privilégié au cours duquel le praticien évalue la pluridisciplinarité potentielle du plan de traitement. La collecte objective des informations et des signes cliniques doit permettre au praticien de donner au patient des orientations claires et des réponses argumentées à ses interrogations légitimes.

► Jean-Marc DERSOT s'intéressera à l'aspect biologique du problème posé.
La position d'une dent sur l'arcade est le résultat d'une situation d'équilibre entre des forces qui agissent sur elle et les résistances qui se présentent. Si la force dépasse la résistance, la dent se mobilise. Il existe deux types de forces :

  1. Les forces externes représentées par les muscles masticateurs, la langue et les muscles faciaux. C´est le couloir dentaire (par son contenu) et musculaire (par son contenant), zone d´équilibre à la fois statique (posture) et dynamique (fonction).
  2. Les forces internes représentées par l'inflammation des tissus parodontaux ou péri-apicaux.

La résistance à ces forces sera réalisée par les contacts de la dent avec des collatérales et ses antagonistes et les différents composants du support parodontal.
Lors de l'évolution de la maladie parodontale, les dents peuvent donc se déplacer spontanément de leur position initiale./

Ces mouvements sont favorisés :

  • par l'inflammation parodontale. En effet, les modifications vasculaires et l'oedème, la formation du tissu de granulation et la turgescence des éléments cellulaires développent des forces internes. D'ailleurs, l'élimination de l'inflammation et des éventuelles interférences occlusales secondaires se traduit parfois par une réduction spontanée partielle ou totale des migrations dentaires. Cela peut s'expliquer, d'une part, par une réparation des fibres collagènes du complexe d'attache et principalement des fibres transeptales et, d'autre part,
  • par l'apparition d'une nouvelle situation d'équilibre statique et dynamique voisine ou identique à la position initiale et dépendant de toutes les forces qui agissent sur les dents.
  • par l'augmentation du rapport couronne-racine et donc par la modification du bras de levier appliqué à ces dents lors de la fonction (mastication et déglutition)./

L'apparition de ces migrations pathologiques aura, en présence de plaque bactérienne, des conséquences parodontales et occluso-fonctionnelles qui seront décrites par les autres conférenciers.

► Jean-Charles KOHAUT attirera votre attention sur l'occlusion.
Sur le plan occlusal, la dérive mésiale des arcades et l'apparition d'un encombrement incisif peut s´expliquer par la « loi de la tangente ».
Les forces occlusales ne sont pas tant dirigées selon le grand axe des dents. L'orientation du plan d´occlusion, la profondeur de la courbe de SPEE d'une part, la présence de parafonctions d'autre part influencent cette pression mésiale. Par ailleurs, il faut bien distinguer deux types de parafonctions ; si le fait de serrer des dents semble favoriser l´encombrement antérieur (égressions, versions), un certain degré de parafonction (grincement) favorise la stabilité des dents antérieures. Il convient de favoriser les contacts de bout à bout en propulsion et en latéro-propulsion./

► Françoise FONTANEL
Son propos sera particulièrement axé sur l'intérêt qu'il y a à traiter les malocclusions et les déplacements et/ou les migrations associées.
En conséquence, il est indispensable d´analyser ces cas, de poser un diagnostic, d'apprécier les facteurs de risques et de déterminer le pronostic à moyen et long terme.
Se pose donc la question : Pourquoi et quand traiter les malocclusions ?
Avec quels objectifs :

  • Esthétiques dentaires et faciaux
  • Fonctionnels et occlusaux
  • Parodontaux

Si les malocclusions ne sont pas considérées comme cause importante des parodontopathies en raison du rôle destructeur de la plaque bactérienne,
il convient d'observer une atteinte plus importante dans les cas :

  • d'encombrements dentaires
  • de classe I avec Biproalvéolie
  • de classe II 2
  • de version des molaires à la suite d'extractions non compensées.

Sur le plan clinique, une analyse de ces différents cas sera conduite :

  1. en esthétique
  2. qu'en occlusale
  3. ou parodontale

Et les risques encourus qui peuvent survenir en l'absence de traitement seront évoqués./

► Jean-Louis GIOVANNOLI mettra en évidence l'influence des remaniements tissulaires orthodontiques sur la cicatrisation parodontale.
Les maladies parodontales sont des maladies inflammatoires d'origine infectieuse qu'aucun acte thérapeutique mécanique quel qu'il soit ne permet de maîtriser.
Le traitement proprement dit des maladies parodontales nécessite la mise en oeuvre de moyens anti-infectieux adaptés afin de neutraliser l'étiologie infectieuse.
Dans certains cas, il peut être nécessaire d'adapter les conditions morphologiques locales, dentaires ou parodontales, pour faciliter l'élimination de la plaque bactérienne et pour maintenir, dans le temps, les résultats obtenus en fin de phase étiologique de traitement. Il peut même être indiqué de recourir à des techniques chirurgicales de réparation ou de régénération, afin de reconstruire les tissus détruits par la progression d'une parodontite.
L'utilisation de l'orthodontie dans les traitements parodontaux peut, de toute évidence, améliorer les conditions morphologiques dentaires. Elle peut aussi, grâce à l'exploitation de remaniements tissulaires qui accompagnent un déplacement dentaire provoqué, améliorer les conditions morphologiques du parodonte. Elle peut enfin, dans le cas de lésions très spécifiques, participer directement à la réparation ou à la régénération des tissus parodontaux détruits par une maladie parodontale.
A l'occasion de la correction orthodontique d'une malocclusion primaire et/ou d'une malocclusion secondaire, on peut ainsi constater, cliniquement et radiographiquement, que les remaniements tissulaires qui accompagnent un déplacement dentaire provoqué contribuent efficacement au traitement des maladies parodontales./
 


PROGRAMME formation « LES MIGRATIONS DENTAIRES »

⇒ Jean-Charles KOHAUT entamera la problématique du traitement.
Actuellement, pour de nombreux auteurs, l'augmentation de la D.V.O. en tant que telle ne semble pas être source de dysfonctionnement.
Sur le plan clinique, l'augmentation de D.V.O. nécessite obligatoirement la modification de nombreux paramètres occlusaux : répartition différente de tous les points de contact, modification du guidage antérieur, nouvelle définition du calage et du centrage mandibulaire.
Les risques de dysfonctionnement sont plus liés à ces changements qu´au degré ou à la rapidité de l'augmentation. Il convient d´utiliser des moyens adaptés (montage en articulateur, wax-up) et de tester l'adaptation fonctionnelle au stade des dents provisoires./

⇒ Françoise FONTANEL proposera les alternatives de traitement et montrera le traitement instauré pour les quatre situations vues précédemment. Ainsi les mêmes cas cliniques présentés par la conférencière seront repris pour exposer en détail la thérapeutique qui a été réalisée. Une analyse plus précise des encombrements incisive-canins mandibulaires et les différentes approches que l'on peut envisager (extraction ou stripping) seront explicitées./

⇒ Jean-Louis GIOVANNOLI nous éclairera dans le détail sur les traitements conservateurs des migrations dentaires et des malocclusions secondaires.
Au stade le plus avancé de leur progression, les parodontites sévères se compliquent d´une altération de la fonction occlusale liée à la présence de migrations dentaires spontanées isolées ou multiples. Un déplacement anarchique des dents du secteur antérieur peut créer un préjudice esthétique qui incite le patient à consulter.
L'ouverture progressive de diastèmes antérieurs signe la présence d´une malocclusion secondaire et plus spécifiquement d'un effondrement occlusal postérieur avec une mésioversion des dents cuspidées et une altération de la dimension verticale d´occlusion.
L'effondrement occlusal postérieur qui est dû conjointement à l'atteinte du support osseux et à la résultante antérieure des forces de mastication est considérablement compliqué par le présence d´un édentement non compensé ou l'existence d'une dysfonction, d'une parafonction ou d´une malocclusion primaire. Dans les cas de malocclusion de Classe 2, l'aggravation de la supracclusion incisive, liée à la perte de dimension verticale, accèlère l´ouverture des diastèmes antérieurs et peut compromettre rapidement l´avenir du bloc incisif maxillaire.
Le traitement conservateur de ces malocclusions secondaires nécessite systèmatiquement une approche globale et pluridisciplinaire qui associe la parodontie, l´orthodontie et la prothèse.
La phase parodontale de traitement doit utiliser tous les moyens nécessaires, chirurgicaux ou non-chirurgicaux pour maitriser l'infection, recréer des conditions morphologiques compatibles avec le contrôle de l'inflammation et éventuellement regagner de l´attache.
La phase orthodontique doit être simple et rapide, en utilisant des mécaniques adaptées qui facilitent l'élimination interproximal de la plaque bactérienne.
La phase prothètique comprend obligatoirement la mise en place, dans le secteur antérieur, d'un système de contention efficace afin de stabiliser la fonction occlusale et de prévenir tout risque de récidive. Les attelles métalliques palatines, à ancrages partiels et collées, qui ont fait la preuve de leur efficacité et de leur fiabilité, représentent le mode de contention le plus satisfaisant dans la mesure où elles permettent de satisfaire la demande esthétique des patients tout en minimisant les mutilations dentaires et en privilégiant l'accès aux surfaces radiculaires pour la maitenance parodontale./

⇒ Jean-Michel GONZALEZ nous dira comment dans ces cas de migrations dentaires mettre en oeuvre la contention.
C´est un moyen artificiel amovible ou fixe, provisoire ou « définitif », mandibulaire ou maxillaire qui sera réalisé en direct ou au laboratoire de prothèse.
Son choix sera déterminé par les objectifs assignés à la contention dans le temps et par le potentiel de récidive.
Souvent oubliée des plans de traitement, la contention est pourtant un maillon incontournable pour la pérennité du résultat thérapeutique./

 ⇒ Enfin, Jean-Marc DERSOT concluera sur des avertissements sur la maintenance parodontale et les conséquences parodontales des traitements orthodontiques.
Dès les années 1970, au contact des parodontistes, les orthodontistes ont évalué les effets des traitements orthodontiques sur les différents composants des tissus parodontaux chez l'enfant et l'adolescent.
De très nombreuses études décrivent classiquement une gingivite inflammatoire du type hyperplasique, des pertes d'attache, une alvéolyse de quelque dixième de millimètres et des résorptions radiculaires.
Donc, si en valeur absolue, le support parodontal se réduit, l'orthodontie ne peut cependant pas être considérée comme un facteur déclenchant des parodontites, elle apporte des meilleures conditions pour l'hygiène, l'esthétique et la fonction.
Chez l'adulte, les études sont moins nombreuses, mais elle confirment que, sur un parodonte réduit ET assaini, il est possible de réaliser des déplacements orthodontiques sans conséquences parodontales négatives. Chez ces patients, une maintenance per- et post-orthodontique est indispensable pour le succès de la phase orthodontique./