Les matériaux de substitution dentinaire qui disparaissent totalement à la fin du traitement

Gauthier Weisrock


Les matériaux de substitution dentinaire qui disparaissent totalement à la fin du traitement.

 

par Gauthier Weisrock

 

  

 

Ils constituent une couche de matériau intermédiaire qui vise à remplacer le volume dentinaire perdu. Ils s’interposent entre le fond de la cavité et la restauration coronaire, et permettent d’assurer sa sustentation. Ces matériaux sont indiqués pour des restaurations massives, par exemple à l’aide des techniques à sandwich à ouvertes ou fermées, ou encore pour combler des zones de contre-dépouille.

 

Fig.1 : On peut traditionnellement utiliser deux types de matériaux de substitution : les composites chémopolymérisables ou dual et les CVI. En cas de limite sous-gingivale, on préférera les CVI aux composites. Le dernier 1/3 superficiel peut être réalisé avec un composite photopolymérisable.

La méthodologie d’utilisation doit être stricte et rigoureuse :

– Isolement du champ opératoire ;

– Matriçage ;

– Procédure d’adhésion ;

– Pose du matériau de substitution dans les 2/3 de la cavité.

 

Le cahier des charges du matériau est :

– La protection du complexe pulpo-dentinaire ;

– Le comblement des contre-dépouilles ;

– Le rehaussement de la marche cervicale pour la pose du champ et la lecture des empreintes.

 

Un des paramètres influençant l’intensité de contraction est le mode de prise du matériau. La chémopolymérisation induit 45 % moins de force de contraction que la photopolymérisation.

Notre matériau de substitution, que l’on place en grande quantité et en une seule fois, devra donc être chémopolymérisable ou dual.

 

Les nouveaux matériaux de substitution dentinaire

Fig.2 CAS CLINIQUE : La Biodentine™ aura été utilisée en coiffage direct et sandwich fermé après effraction sur 14 à la suite de la dépose de l’IRM. La 15 a été restaurée en composite Bulk dans son intégralité.

Les composites Bulk

Photopolymérisables, ils sont applicables en couche .paisse de 4 mm au maximum et auraient une faible rétraction de prise, mais le recul clinique est faible. Ils possèdent une valeur esthétique de qualité moyenne du fait de leur translucidité.

Les trois représentants majeurs sont le Tetric EvoCeram® (Ivoclar Vivadent), le SDR® de Dentsply et le Filtek® de 3M. Le SDR et le Filtek sont plutôt fluides et nécessitent d’être recouverts par un composite photopolymérisable standard, alors que le Tetric est plutôt visqueux et assez résistant aux contraintes occlusales.

Fig.3 CAS CLINIQUE :Les symptomatologies pulpaires réversibles initiales ont disparu deux semaines après traitement.

 

Les ciments à base de silicate tricalcique

Le chef de file est la Biodentine™ commercialisée chez Septodont et Zizine.

Leurs caractéristiques sont :

• Une adhésion spontanée à l’émail et la dentine ;

• Pas de rétraction de prise ;

• Un temps de prise de 9 à 12 minutes ;Fig.4 CAS CLINIQUE : Arbre décisionnel de l’utilisation.

• Une capacité d’induction des fibroblastes pulpaires en odontoblastes, et par conséquent une biocompatibilité ;

• En tant que ciments, ils sont donc friables par nature.

On préfèrera les utiliser en sandwich fermé ;

• Une dominante de teinte grise.

 

 


Légende des illustrations :

 

Fig.1 : On peut traditionnellement utiliser deux types de matériaux de substitution : les composites chémopolymérisables ou dual et les CVI. En cas de limite sous-gingivale, on préférera les CVI aux composites. Le dernier 1/3 superficiel peut être réalisé avec un composite photopolymérisable.

CAS CLINIQUE DE RESTAURATION AVEC BIODENTINE ET COMPOSITE BULK ( Fig.2 à 4 ) :

Fig.2 : La Biodentine™ aura été utilisée en coiffage direct et sandwich fermé après effraction sur 14 à la suite de la dépose de l’IRM. La 15 a été restaurée en composite Bulk dans son intégralité.

Fig.3 :Les symptomatologies pulpaires réversibles initiales ont disparu deux semaines après traitement.

Fig.4 : Arbre décisionnel de l’utilisation.