La couronne provisoire, temporaire ou transitoire.

 

La couronne provisoire, temporaire ou transitoire

 

par Marc Roché

 

 

 

Situation trois semaines après l’élongation corono-radiculaire.

Outre ses rôles classiques : esthétique, confort, protection pulpaire – rôles tous trois souvent liés à l’urgence – et maintien de la santé parodontale ou de l’espace prothétique – rôles en rapport avec la menée du traitement prothétique –, la couronne provisoire impliquée tout au long du traitement restaurateur permettra la sauvegarde de dents compromises. En cas d’urgence esthétique, après un choix de teinte et de forme parmi les dents en résine du commerce, une couronne transitoire aidera à communiquer avec le patient et le laboratoire pour concrétiser un projet validé.

 Réadaptation de la couronne transitoire à la résine fluide.

Une dent est compromise du fait d’une importante perte de substance sous-gingivale et/ou de la présence d’une lésion inflammatoire périradiculaire d’origine endodontique (LIPOE). Cellesci peuvent être en rapport avec des fêlures, des fractures coronaires, le processus carieux ou des piliers prothétiques aménagés dans le cadre de réfections anciennes. 

Lorsque, à ces difficultés, vient s’ajouter une anatomie radiculaire complexe, voire les conséquences d’interventions iatrogènes (fausse route, instrument fracturé…), une atteinte parodontale ou un rapport couronne clinique-racine défavorable, il faudra savoir procéder à l’avulsion ou prévenir que notre intervention ne sera qu’une tentative de conservation.

 Tracé de la limite prothétique.

Pour conserver une dent compromise, la couronne transitoire servira, dès la première séance, à vérifier les possibilités de sertissage de la racine sur une hauteur de 2 mm de façon à obtenir un effet férule d’ordre mécanique et l’herméticité coronaire nécessaire au retraitement endodontique, tout en respectant un espace biologique de l’ordre de 3 mm.

La chronologie classique consiste à procéder au retraitement endodontique en ayant restauré quatre parois par une cavité d’accès trépanant la couronne transitoire dans un premier temps, puis à l’élongation corono-radiculaire dans un deuxième temps. En revanche, en l’absence d’urgence à intervenir sur l’endodonte, il sera préférable d’inverser l’ordre de ces étapes de façon à augmenter le délai de maturation des tissus avant la prise d’empreinte pour la prothèse d’usage, et mieux garantir la qualité de l’herméticité coronaire.Trois semaines après l’intervention, la couronne transitoire réadaptée.

Cette maturation, guidée par la couronne transitoire réadaptée à la nouvelle ligne de finition, demandera de six à sept semaines en cas de simple gingivectomie ou de lambeau repositionné apicalement et jusqu’à 24 semaines selon l’importance de l’ostéotomie.

 

 

 


Légendes des 4 photographies :

 

photo 1 : Situation trois semaines après l’élongation corono-radiculaire.

 

photo 2 : Réadaptation de la couronne transitoire à la résine fluide.

 

photo 3 : Tracé de la limite prothétique.

 

photo 4 : Trois semaines après l’intervention, la couronne transitoire réadaptée.