Le tracé de châssis en PAP.

 

Le tracé de châssis en PAP

 

par Marc Roché

 

 

 

Tracé prospectif.

 

L’étape du diagnostic relève pleinement du rôle du chirurgien-dentiste car elle aidera à définir les nécessaires préparations de la cavité buccale (coronoplasties occlusales, prothèse fixe sur dents naturelles ou recours aux implants), dans le cadre d’un traitement qui est toujours global en PAP puisque l’arcade complète est concernée.

  

Espace rétro-incisif (frein en position haute).

Le projet de tracé de châssis sera effectué précocement et réalisé sur papier en la présence du patient après un examen clinique complété par un bilan radiologique et la réalisation de modèles d’étude. C’est un idéal biomécanique qui pourra évoluer ensuite lorsqu’il sera confronté aux compléments d’informations donnés par l’analyse des modèles sur articulateur et sur parallélomètre. Si ce tracé est régi par le principe d’équilibre de la triade de Housset – rétention, sustentation et stabilisation –, la sustentation y joue un rôle primordial puisque, comme elle est assurée à la fois par un appui muqueux et des appuis dentaires, ces derniers induiront des axes de rotation. Il faudra dès lors concevoir un tracé qui contrecarre ces mouvements potentiels par des appuis stabilisants.

 

Mesure à la sonde parodontale de la hauteur.

La méthodologie proposée, applicable tant au maxillaire qu’à la mandibule, est calquée sur le maquettage mené au laboratoire à partir de préformes en cire. Les différents composants se déclinent en poutre maîtresse (PM barre linguale à la mandibule, cadre à deux entretoises au maxillaire), appuis muqueux (AM-les selles), appuis dentaires directs (les crochets-ADD) et indirects (appuis sur l’arc denté antérieur dans les cas d’édentement postérieur libre-ADI) ainsi que les connexions principales et secondaires (CP et CS). Ils se dessinent dans cette même chronologie, et le tracé s’achève en décidant, en fonction de critères cliniques, de la forme de la poutre maîtresse. À la mandibule, barre linguale (BL), BL et barre cingulocoronaire ou bandeau. Au maxillaire, châssis à une ou à deux entretoises ou plaque pleine.

Barre linguale associée à une barre cingulo-coronaire. 

Les décolletages devront alors concerner au minimum deux dents pour éviter l’effet diapneusique et au maximum cinq dents pour des raisons de résistance mécanique. En revanche, leur étendue peut être modulée à la mandibule, et le bord supérieur de la barre linguale placée par rapport aux collets des incisives à une distance inférieure aux 5 mm qui font consensus pour les décolletages car la BL est espacée de 0,6 mm et ne contribue pas à la sustentation, contrairement à une plaque pleine maxillaire.

 

 


Légendes des 4 photographies :

 

photo 1 : Tracé prospectif.

 

photo 2 : Espace rétro-incisif (frein en position haute).

 

photo 3 : Mesure à la sonde parodontale de la hauteur.

 

photo 4 : Barre linguale associée à une barre cingulo-coronaire.