Le canal incisif mandibulaire : risque anatomique ? Étude tomodensitométrique et applications cliniques - ROS - 2012 - Tome 41 - N°3

Implantologie

Pages 139 à 152

Drapeau de la Grande-Bretagne
La région mandibulaire interforaminale est l'objet de nombreuses interventions chirurgicales parmi lesquelles la pose d'implants, les prélèvements osseux, les génioplasties ainsi que l'exérèse de tumeurs osseuses. La nécessité de préserver une distance de sécurité par rapport au foramen mentonnier et à la présence d'une éventuelle boucle antérieure a été maintes fois rapportée dans la littérature. La persistance de troubles sensitifs faisant suite aux chirurgies conduites en cette zone évoque l'implication probable du canal incisif et de son paquet vasculo-nerveux. Cette étude tomodensitométrique a eu pour objectif de documenter de manière précise sa position tridimensionnelle, son diamètre et sa visibilité. Le canal incisif est identifiable dans 98,5 % des cas à son origine, dans 74 % des cas au niveau canin, et dans 28 % des cas au niveau de l'incisive latérale. Si de grandes variations inter-individuelles ont pu être constatées, aucune différence significative n'a pu être mise en évidence par rapport au sexe, à l'âge ou à l'édentement concernant sa visibilité, son diamètre ou sa localisation dans le plan horizontal. La littérature rapporte des troubles transitoires ou permanents à la suite de la pose d'implants dans la zone mandibulaire interforaminale ou lors de prélèvements osseux symphysaires. Ainsi, dans sa partie initiale, le canal incisif doit être appréhendé comme le canal mandibulaire et la région mentonnière interforaminale, considérée comme une zone de prélèvement osseux, où le risque de lésion nerveuse est conséquent.
Auteurs : ALEXIS THOMAS, RUFINO FELIZARDO, PIERRE CARPENTIER