Le cone beam en omnipratique

 

Le cone beam en omnipratique

 

par Éric Bonnet

 

 

L’intérêt de la technique du cone beam tient dans la possibilité de voir en trois dimensions, ce qui constitue un avantage certain par rapport à la radiographie conventionnelle. Pour autant, le cone beam ne doit en aucun cas être utilisé en première intention. Les radiographies panoramiques (orthopantomographies) et rétroalvéolaires sont utilisées en premier lieu, quel que soit le but de l’investigation.

 

 

La dosimétrie en baisse (négligeable par rapport à l’irradiation naturelle) ainsi que des coûts plus raisonnables d’acquisition du matériel laissent supposer une utilisation plus répandue à l’avenir. Le matériel actuel permet de combiner la radiographie panoramique et le cone beam. Un bémol doit néanmoins être apporté : le recul sur cette technique est aujourd’hui insuffisant, certains artefacts peuvent être gênants, et cette technique n’est adaptée qu’à l’étude des tissus durs.

 

La technique du cone beam présente une résolution qui autorise une utilisation intéressante en endodontie. Elle permet de visualiser le système canalaire en trois dimensions ainsi que les lésions péri-apicales. On trouve des utilisations du cone beam dans de nombreuses disciplines. En implantologie, bien sûr, mais aussi en parodontologie, en traumatologie, en chirurgie et même en ORL. En orthodontie, le parodonte et les dents sont obtenus en une seule et même acquisition, ces éléments étant indispensables avant tout traitement chez l’adulte.


Le cone beam permet aussi la mise en évidence de fractures, résorptions externes, ankyloses, par exemple. En revanche, il ne permet pas de diagnostiquer les fêlures et ne présente aucun intérêt pour les lésions carieuses.

 

En médecine dentaire, on utilise les cone beams à petit champ (60-85 kE) et moyen champ (68-95 kE), adaptés à notre discipline.

 

 Relevons que cette technique a fait son apparition dans la nomenclature. Sa cotation est donc désormais possible sous certaines conditions : elle doit notamment apporter un complément d’information indispensable. Son utilisation à des fins d’implantologie est exclue de la nomenclature.

 

Attention !

L’image doit être informative avant d’être belle.


 



 

Légende des photographies :

 

Photos 1 – 2 – 3 : Différents appareils de tomographie volumique numérique à faisceau conique actuellement sur le marché : Kodak CS 9300® – Newtom VG® – Planmeca ProMax 3D®.

 

Photos 4 – 5 – 6 : En imagerie conventionnelle, on constate une lésion d’origine endodontique sur la 26, mais la 2D ne nous informe pas sur la situation de cette lésion et ses rapports avec le sinus maxillaire. Sur la coupe axiale, on voit parfaitement l’étendue de la lésion. Sur les coupes coronales obliques, on constate la parfaite étendue de cette LOE et on vérifie en même temps les dents adjacentes prises dans la même acquisition.

 


Photos 7 - 8 : Patiente se présentant avec une douleur non expliquée sur son incisive centrale supérieure tant sur le plan clinique qu’avec l’imagerie 2D. Sur les coupes coronales obliques, on ne peut que se rendre à l’évidence d’un traitement endodontique de « mauvaise qualité » expliquant parfaitement l’origine de ses douleurs.

 

Photos 9 - 10 - 11 : Patient se présentant avec une symptomatologie douloureuse sur le secteur maxillaire gauche. Un traitement endodontique sur la 23 n’a pas permis de soulager le patient. Sur l’image tridimensionnelle, on constate la présence de la lésion sur 23, mais des doutes persistent sur la 24. Sur les coupes axiales, on valide l’étendue de la lésion sur la 23, mais aussi la fénestration de la racine vestibulaire de la 24.

 

Photo 12 : Situation d’une dent de sagesse incluse et ses rapports avec le nerf alvéolaire inférieur. Sur l’ensemble des coupes, on constate de manière très précise le rapport de cette dent avec les éléments nobles : cette imagerie permet ainsi d’anticiper la chirurgie de manière très sereine et sécurisante.