Liberté chérie

Marc Roché (président de la SOP)

Publié le lundi 01 janvier 2018

À l'heure de la « start-up nation », remettre en cause notre liberté serait un comble !
Marc Roché

L’ANNÉE 2017 GARDERA UNE PLACE À PART dans l’histoire de la SOP. Année anniversaire commencée avec une journée télévisée ouverte aux jeunes praticiens et aux étudiants, 2017 trouva son point d’orgue avec une soirée festive suivie, le 12 octobre, d’une journée exceptionnelle de formation continue lesquelles furent l’une et l’autre, de l’avis général, à la fois un vrai succès et à l’image de la SOP.

En revanche, si l’on considère le contexte professionnel global de notre exercice, le bilan 2017 est beaucoup plus sombre. Aussi semble-t-il légitime de se demander si cette fête – comme d’autres fêtes qui préludèrent en leur temps à des événements douloureux – ne marquera pas la fin d’une Belle-époque !

 

EN EFFET, LA PROFESSION VÉCUT UNE ANNÉE AGITÉE au cours de laquelle, après l’échec des négociations conventionnelles, le règlement arbitral lui fut imposé.

Nous ne devons le report d’un an de sa mise en application qu’à l’élection d’un nouveau président de la République et à la nomination d’Agnès Buzyn au poste de ministre des Solidarités et de la Santé qui, l’un et l’autre, ont semblé plus attentifs que leurs prédécesseurs au malaise exprimé dans la rue. Et ont montré plus de considération pour notre profession.

 

MALGRÉ CELA, CHACUN D’ENTRE NOUS EST CONSCIENT que ce report équivaut à reculer pour mieux sauter, car nos syndicats, bien qu’entre-temps devenus force de proposition, sont déjà contraints dans leur renégociation et le seront plus encore par le financement du reste à charge zéro (RAC 0), voulu par le président Macron.

On le constate, la marge de manœuvre est étroite et l’ambition des syndicats devra se limiter à tenter de sauver ce qui peut l’être encore d’espace de liberté.

Aussi nos voeux pour 2018 iront à ce que la profession parle d’une seule voix, se montre solidaire et évite la cacophonie afin que toutes les chances de préserver l’essentiel restent intactes.

 

SOUHAITONS AUSSI QUE DEMAIN, la question que Stéphane Simon formulait en ouverture de notre journée du 12 octobre dernier, « Résister au changement, c’est bien ou c’est mal ? », puisse encore avoir un sens en restant posée face aux défis technologiques ou devant quelque changement de paradigme scientifique, et non face à un arbitrage destructeur.

Que cette question conserve ce qu’elle suppose de liberté laissée à chacun dans ses choix et n’annonce pas le repli sur soi ou une opposition délétère pour tous.

À l’heure de la « start-up nation » appelée de ses voeux par le président Macron, voilà qui serait un comble !

 

Marc Roché, président de la SOP