Publié le vendredi 17 février 2023
Vous êtes maître de conférences - praticien hospitalier à Bordeaux, responsable du département de Prothèses, et vous allez intervenir sur le bruxisme lié au sommeil.
Comment se pose la question en omnipratique ?
Les praticiens sont parfois exposés à un effet de loupe qui aboutit à un phénomène de sur-diagnostic. 30 à 40 % des patients portent inutilement une orthèse occlusale (gouttière) prescrite pour limiter les effets attribués au bruxisme lié au sommeil.
Cette activité des muscles masticateurs durant le sommeil est souvent associée à une usure dentaire importante, voire pathologique, combinée à des douleurs au niveau des muscles masticateurs et des articulations temporo-mandibulaires.
Or, l’actualité de la recherche remet en question ce schéma.
Il s’agira de rendre compte de cette nouvelle donne, tant dans la définition que dans la prise en charge en proposant des solutions applicables.
Comment va s’articuler votre propos ?
Cas cliniques à l’appui, je vais partir de ces « croyances » pour aller vers le factuel. Je traiterai dans un premier temps des définitions du bruxisme lié au sommeil et de leur évolution.
Dans un deuxième temps, j’aborderai le diagnostic et les outils diagnostics désormais à notre disposition.
Enfin, je traiterai de la prise en charge, ou plutôt, des prises en charge.
Quel sera votre message essentiel ?
Il faut se méfier des conclusions hâtives et des idées pré- conçues qui ont sous-tendues la prise en charge du bruxisme lié au sommeil.
Je vais proposer une mise à jour des connaissances de manière applicative en omnipratique.
Ainsi, il faudra, entre autres, élargir notre champ de vision et, souvent, replacer le bruxisme dans le cadre des autres troubles du sommeil comme le syndrome d’apnée du sommeil.
entretien avec Emmanuel d'Incau
également publié dans le Journal de la SOP n°2 février 2023