Les cellulites cervico-faciales d'origine dentaire : étude transversale - ROS - 2016 - Tome 45 - N°4

Pathologie buccale

Pages 300 à 309

Drapeau de la Grande-Bretagne
Introduction.
Les cellulites cervico-faciales d'origine dentaire sont des infections bactériennes polymicrobiennes intéressant les espaces cellulo-adipeux de la face et du cou. Elles existent sous plusieurs formes cliniques et topographiques. Leur traitement est double : médical et étiologique. Elles possèdent des potentialités extensives pouvant parfois être graves et engager le pronostic vital du patient, d'où des répercussions socio-professionnelles et économiques lourdes.
Au Maroc, il existe une recrudescence de ces cellulites en rapport avec l'absence d'accès aux soins, le retard de prise en charge des patients et la mauvaise utilisation des antibiotiques.
Le but de ce travail est d'étudier la prévalence des cellulites dentaires au Maroc ainsi que le profil épidémiologique et clinique des patients atteints et d'évaluer leur prise en charge thérapeutique et leur évolution.
Matériel et méthode.
Une étude transversale allant de mars 2012 à mars 2013, concernant tous les patients présentant une cellulite cervico-faciale d'origine dentaire consultant au centre de consultation et de traitement dentaire de Casablanca, a été réalisée.
Résultats.
Les résultats ont montré que 54,3% des patients étaient des hommes. Le niveau d'hygiène des patients était mauvais puisque 27,2% ne se brossaient pas les dents et 58% se brossaient les dents irrégulièrement. Les formes avancées, suppurées et chroniques, représentaient respectivement 40,7% et 13% de l'échantillon. La principale étiologie retrouvée, dans 81,5%, était la nécrose dentaire. La prescription d'antibiotiques était nécessaire dans 90,1% des cas.
Discussion.
La mauvaise hygiène, responsable des nécroses, ainsi que le taux élevé des formes avancées seraient réduits par un rapprochement des soins de la population.
Le coût élevé de la prise en charge des cellulites, en raison de la prescription indispensable des antibiotiques et de la nécessité d'une hospitalisation dans certains cas, pourrait être réduit par une politique de prévention efficace et ciblée visant à réduire la morbidité et les dépenses liées à ces infections.
Auteurs : S. HAITAMI, L. KISSI, M. HAMZA , C. RIFKI, I. BEN YAHYA