« To love oneself * »

Philippe Safar (président d'honneur SOP)

Publié le mardi 01 novembre 2016

Un mélange de réserve et d'audace, d'acceptation et de révolte, d'exigence et de concessions.
Safar

1967-2017. L’AN PROCHAIN, LA SOP FÊTERA SON JUBILÉ.

50 ans d’existence ! On peut s’interroger sur la recette de cette longévité et ce sur quoi repose l’autorité scientifique, jamais démentie, de la SOP.

Le monde bouge, l’émergence de nouvelles contraintes en tous genres sape le moral des praticiens, les pouvoirs publics veulent donner l’image d’une profession arc-boutée sur ses émoluments, et nombreux sont ceux qui, désabusés, cessent d’étoffer leur formation initiale.

Malgré ce vent mauvais qui pourrait incliner à une désaffection massive, la SOP résiste et maintient le cap. La SOP refuse l’immobilisme mortifère. Et elle aussi, bouge.

Plusieurs facteurs expliquent la permanence de la SOP, au premier rang desquels le « style maison », qui s’inspire des méthodes d’élevage du vin en « solera » : le vin vieux de la barrique déposée au sol va être renforcé par le vin jeune conditionné dans des barriques empilées par-dessus pour une bonne homogénéisation de la production.

  

VOILÀ LE MODÈLE. Il vaut pour tous les rouages, à commencer par l’organe de direction de la société scientifique SOP, composé d’anciens et de jeunes, qui fait que tous adhèrent à un socle de valeurs.

Cet ADN de la SOP assure la constance d’un état d’esprit qui refuse l’improvisation mais encourage à apprendre, rejette la rétention des informations au profit de leurs partages, débriefe sur les fautes pour les mieux instruire, réprouve la raillerie sur les erreurs des autres pour favoriser l’implication de soi et le plaisir d’apprendre.

  

AU NOMBRE DE CES VALEURS, on doit aussi compter la minutieuse préparation des Journées scientifiques. Durant un an, les conférenciers sollicités se prêtent, sans rétribution, à la rigueur des règles de pédagogie adaptées à des praticiens en exercice. C’est, pour la SOP, le gage qu’un réel dialogue à échelle humaine va s’établir avec les participants car nous nous enrichissons de nos différences.

Au rang de nos valeurs, il faut aussi évoquer la dimension éminemment clinique, privilégiée au cours des enseignements. Et puis enfin, sans la magie qu’opère la convivialité « présentielle », rien ne serait acquis. Dans ces conditions, assister aux formations de la SOP, vivre un cycle dans une des disciplines proposées, ou participer à un TP, devrait permettre à chacun d’acquérir un mélange de réserve et d’audace, d’acceptation et de révolte scrupuleusement concertées, d’exigence extrême et de concessions prudentes pour s’accepter.

 

PARTICIPER AUX ACTIVITÉS PROPOSÉES PAR LA SOP, c’est acquérir un espace de liberté dans son exercice. C’est aller à la conquête de soi. Ce n’est certes pas un état naturel. Ne la connaissent que ceux qui, sans relâche, luttent à la recherche de leur libération et trouvent le plaisir de vivre.

C’est, étymologiquement, l’esprit d’un jubilé. Alors, avec 2017, que la fête commence !

 

 

Philippe Safar

 

* « To love oneself is the begining of a lifelong romance »

(S’aimer soi-même, c’est se lancer dans une belle histoire d’amour qui durera toute la vie), Oscar Wilde.