Être Dieu, ça se soigne !

Philippe Milcent (rédacteur en chef du JSOP)

Publié le mardi 31 octobre 2017

« Pour être un praticien complet, omnipotent, rien de plus simple : il faut savoir tout faire, et bien... »
Philippe Milcent

EN ODONTOLOGIE, LA SPÉCIALITÉ LA PLUS DIFFICILE, c’est justement de ne pas avoir de spécialité ou plutôt si, celle d’exercer l’omnipratique. Prenons le cas de M. X, un patient pour lequel vous devez réaliser des actes esthétiques. Avant toute chose, il convient de « préparer le terrain » parodontal, voire de faire de la chirurgie plastique, étant entendu que vous devez maîtriser les matériaux, tous les matériaux.

Mais dans le cas de notre patient, il faut réaliser un traitement endodontique sur une incisive. La radiographie ayant révélé une image apicale sur la racine palatine de la 16 qui est déjà traitée, il conviendra aussi de reprendre le traitement sur cette dent. Ah oui ! Et puis il y a une pathologie au niveau du sinus qui pourrait bien provenir de cette racine avec un dépassement de pâte que l’on ne peut décemment laisser, et qui nécessite une chirurgie apicale.

 

Et, comme le disait Jacques Chirac, vu que les « emm… ça vole toujours en escadrille », vous détectez en supplément une lésion buccale sur le palais, du côté opposé, sans rapport avec un problème dentaire. Charge à vous de la reconnaître, de la diagnostiquer et, si possible, de la traiter. Après quoi vous pourrez toujours réhabiliter la denture de votre patient avec des prothèses, si possible conjointes mais pas toujours (et, dans ces cas, avec des implants, mais à condition de savoir les poser). Ajoutez à cela que vous devrez maîtriser parfaitement la science de l’occlusion, mais aussi le recours à l’imagerie (en sachant, cela va de soi, la lire et l’interpréter).

  

VOTRE PATIENT EST TRÈS SATISFAIT DE VOUS, C’EST FORMIDABLE ! Il vous envoie ses enfants. Bon. À défaut de maîtriser l’orthodontie, il faut au moins connaître tous les gestes de l’odontologie pédiatrique. Ah ! Ces enfants sont un peu agités tout de même ! L’hypnose vous sera d’un grand secours.

Ensuite, vous soignerez aussi le tonton de ces jeunes patients, qui présente des usures importantes. Il sera alors bien temps de se poser (et non pas se reposer) devant ce cas compliqué pour prendre des décisions difficiles. Pour cela, rien de plus simple : il faut aller à l’essentiel.

 

On s’arrête là : pour être un vrai praticien, complet et omnipotent, il faut savoir tout faire, et bien. Alors évidemment, on pourra toujours s’adresser à un spécialiste. Il est fait pour cela ! Il pourra régler les cas vraiment difficiles. Mais on sait tous que les patients rechignent parfois à recourir à un autre praticien. Nous sommes tellement le ou la meilleur(e) à leurs yeux !

Bref, vous êtes Dieu (ou quasi) et c’est fatigant. Bonne nouvelle : ça se soigne ! Car tout cela, vous le trouverez dans le programme des Journées et des cycles 2018 de la SOP. Vous pourrez même allier l’utile à l’agréable en partant vous former à l’Île Maurice !

Et si vous veniez en parler avec nous au stand de la SOP, au congrès de l’ADF ? Nous vous y attendons !

 

Philippe Milcent,

rédacteur en chef du JSOP